La remontée de l'indice des investissements étrangers en Algérie mise en relief par les activités de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) renforce l'impression générale d'une reprise lente certes, mais soutenue et durable. Sous l'impulsion de cette institution de la compétence des services du chef du gouvernement, l'année 2005 sera particulièrement riche en investissements directs étrangers (IDE). Cette tendance est mieux précisée par l'annonce faite par la direction générale de l'ANDI portant sur la mise en route de 6 grands projets hors hydrocarbures et mines représentant l'équivalent de près de 2 milliards de dollars. Ce résultat enregistré au cours de ces 3 derniers mois a amené les économistes à affirmer que la morosité qui paralysait ce secteur se dissipe. La courbe ascendante des IDE devrait se poursuivre. « La reprise pourrait être qualifiée de modeste au vu des objectifs fixés, mais tous les espoirs sont permis dans le domaine des IDE. L'année 2005 s'annonce très prometteuse pour l'investissement étranger dans notre pays », ont-ils indiqué. Ce constat est unanime. Les activités des services de l'ANDI ont permis à l'Algérie d'entrer dans un cercle vertueux de la croissance économique qui, pour 2005, s'annonce plus forte que prévue. Des profils types de l'IDE apparaissent. Très prisé, le secteur du tourisme est entré dans une phase de développement accru des investissements. Les anticipations positives des entrepreneurs enregistrées par ces services indiquent que la déprime du marché national des investissements semble avoir été jugulée. Des indications annoncent que des entreprises algériennes et étrangères projettent d'investir davantage courant 2005. Baghdadli Abdelmadjid, directeur général de l'ANDI, explique que le constat des économistes n'est pas de complaisance. Selon lui, il refléterait la réalité du terrain que présente l'Algérie aux potentiels investisseurs. « Si les IDE augmentent d'année en année, c'est bien grâce aux garanties et avantages qu'offre le code algérien des investissements. Ils n'existent pas au niveau arabe et continental. Parmi ces garanties, il y a lieu de citer la liberté d'investir, les incitations fiscales et financières, la garantie de traitement identique des investisseurs nationaux et ceux étrangers, la garantie de transfert du capital investi et des revenus pour les investissements réalisés à partir d'apports en devises convertibles, la protection de l'investissement contre la réquisition administrative. Il ne faut pas oublier que l'Algérie est dotée d'un code des investissements libéral réformé par l'ordonnance n° 01-03 du 20 août 2001 fixant le régime applicable aux investissements nationaux et étrangers », a-t-il argumenté. Partenariats identifiés Ce reflet de la réalité du terrain est matérialisé par les carnets de commande ANDI garnis en ce début 2005 par des dizaines de dossiers d'IDE finalisés. Trois d'entre eux entrent dans la stratégie de développement du secteur du tourisme. Ils représentent la matérialisation d'une politique de partenariat et d'une compétition basée sur les deux principes universels du commerce ; le « air trade » et le « free trade ». Par l'allègement des mécanismes de constitution de dossiers d'IDE et le renforcement de la cohérence des actions entre les différentes institutions de l'Etat, l'ANDI a consolidé sa position. Ce qui lui a permis d'inscrire à son actif une progression constante des projets IDE qui, pour 2005, atteindront presque 2 milliards de dollars. Ils sont matérialisés par l'accord de partenariat conclu entre le groupe hôtelier Accor et l'homme d'affaires Mehri, qui porte sur la réalisation de 36 hôtels type Ibis (173 millions de dollars). La réalisation du projet El Hamed pour un complexe touristique à Sidi Fredj (90 millions de dollars). La réalisation de 2 villages touristiques à Alger et Boumerdès par le groupe saoudien Sidar (388 millions de dollars). D'autres créneaux d'investissements directs étrangers figurent également sur les registres de l'ANDI. Le marché de l'eau en Algérie n'a pas laissé indifférents les Espagnols d'AEC-GEIDA Espagne. Courant 2005, les Ibères injecteront 270 millions de dollars pour la construction de 2 unités de dessalement d'eau de mer à Beni Saf (160 millions de dollars) et à Skikda (110 millions de dollars). A l'origine du grincement des dents, ces deux dernières années de par les perturbations enregistrées dans les unités de production telles celles sidérurgiques d'El Hadjar, le secteur de l'énergie s'est attiré l'intéressement des pouvoirs publics. C'est ainsi que pour le doublement de la puissance installée (6000 MW), il a été prévu à partir de 2000 et jusqu'à 2010, des investissements globaux de 10 milliards de dollars. Des financements privés à hauteur de 48% et des dotations budgétaires ne dépassant pas les 11% sont prévus. Deux grands projets IDE réalisables en 2005 interviendront dans ce cadre. Celui de NEAL de production hybride d'électricité (155 millions de dollars) et de Hadjrat Ennous 1200 MW (800 millions de dollars). Cette augmentation de la production énergétique s'imposait de par la forte demande du secteur des hydrocarbures avec 47% de la consommation haute tension, les matériaux de construction 24% et les industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques et électriques avec 21%. Selon Salim Branki, directeur du guichet régional ANDI Annaba, cette consommation se justifie par « la libéralisation du secteur de l'industrie électrique en Europe qui offre incontestablement des opportunités à l'Algérie pour passer de pays exportateur de l'énergie primaire à celui d'exportateur de l'énergie finale (électricité générée du gaz) ». Rappelons que les IDE représentaient 1,2 milliard de dollars en 2003 et 1,5 en 2004. La direction générale de l'ANDI annonce déjà 1,876 milliard de dollars pour 2005 avec une courbe qui devrait poursuivre son ascension. Il s'agit là des résultats d'une politique économique très agressive et considérée comme étant unique en son genre dans le monde arabe et africain de par les avantages qu'elle offre aux investisseurs, notamment ceux étrangers.