L'Algérie célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse sous le thème « Régénérer les sols en un lieu, c'est régénérer la vie en tous lieux ». Elle a pour but de rappeler les dangers de la désertification quant à la dégradation des sols et son impact socio-économique et culturel sur la population touchée par ce phénomène. L'Algérie en tant que pays sévèrement touché par la dégradation des sols et la désertification, notamment en milieu steppique, a ratifié le 22 janvier 1996 la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD). La célébration aura lieu jusqu'au 19 juin au Jardin d'essai du Hamma (Alger) par de multiples activités dédiées aux enfants. Ces journées seront organisées par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, la Fondation déserts du monde, le conservatoire national des formations à l'environnement et le Jardin d'essai d'El Hamma. Selon l'ONU, la désertification affecte plus de 1,2 milliard d'humains. Pour le seul continent africain, les pertes liées à la dégradation des terres sont évaluées à 42 milliards de dollars par an, a indiqué la fédération SOS Sahel. La désertification en Afrique risque également de pousser 65 millions d'Africains à chercher refuge en Occident à l'horizon 2025. D'après la Banque mondiale, il faudrait 10 à 12 milliards de dollars par an pendant dix ans pour restaurer la fertilité des terres. Sécurité alimentaire, phénomènes extrêmes et perte de biodiversité ont tous un dénominateur commun : les sols. La forêt algérienne, sous les pressions de l'homme et du bétail, se dégrade progressivement, surtout en ce qui concerne ses essences principales. La déforestation est accentuée par les incendies qui réduisent en cendres 25 000 ha de forêts chaque année. A l'instar de beaucoup d'autres pays, l'Algérie est convaincue que la désertification peut être réversible dans les zones semi-arides. En effet, les connaissances actuelles, les moyens scientifiques et technologiques dont dispose la communauté internationale, permettent de régénérer les sols appauvris et dégradés, contribuant à freiner, voire même arrêter la désertification. La préservation et la régénération de la steppe sont d'une importance particulière. Les zones steppiques sont non seulement un espace socio-économique important pour 8 millions d'habitants, mais elles constituent la principale ligne de défense contre l'avancée du désert.