Six jours après sa démonstration face à l'Australie (4-0), l'Allemagne, réduite à dix pendant près d'une heure après l'exclusion de Klose (qui a manqué un penalty), a concédé hier une surprenante défaite (0-1) contre la Serbie à Port Elizabeth (groupe D). Maîtresse de son sujet face aux Australiens, l'Allemagne a, cette fois-ci, perdu pied. Cette défaite complique singulièrement la tâche de la Nationalmannschaft, avant le dernier match décisif face au Ghana, le 23 juin. « Cette défaite est très amère. On aurait pu faire un grand pas vers les huitièmes de finale », a résumé le milieu de terrain, Lukas Podolski. Battue par le Ghana (0-1) en ouverture, la Serbie, qui participe pour la première fois à un Mondial sous cette appellation, reprend espoir. Les Serbes abordent désormais en position de force le dernier match face à l'adversaire supposé le plus faible du groupe, l'Australie, également le 23 juin. Les Allemands peuvent regretter d'avoir vu partir en fumée en une minute – entre la 37e et la 38e – tout le bénéfice de leur feu d'artifice inaugural. Avec d'abord un second carton jaune, synonyme d'exclusion, pour l'attaquant Miroslav Klose, coupable d'un croc-en-jambe sur Stankovic, puis le but de la Serbie par Jovanovic (38'). « La qualification entre nos mains » « On n'a pas commencé aussi bien que contre l'Australie, a souligné le capitaine Philipp Lahm. L'exclusion était vraiment très sévère. A dix, c'était vraiment difficile, d'autant qu'on prend tout de suite ce but idiot. » L'arbitre de la rencontre, l'Espagnol Alberto Undiano, a d'ailleurs été l'un des acteurs principaux de la rencontre, délivrant dix cartons (neuf jaunes et un rouge). Bien qu'en infériorité numérique, les Allemands ont livré une seconde période de très belle facture, récompensée par un penalty, consécutif à une main de Vidic (60'). Mais le gardien serbe, Vladimir Stojkovic, repoussait la frappe de Lukas Podolski. « Jusqu'à présent, Podolski a toujours tiré les penalties. Lui et Schweinsteiger sont normalement des tireurs très sûrs. Finalement, il faut dire que ce n'était pas notre jour de chance », a estimé le sélectionneur allemand Joachim Löw. Avec son milieu à cinq éléments – seul Zigic évoluait en pointe – la Serbie a parfaitement empêché la Nationalmannschaft de se projeter vite vers l'avant, comme elle aime à le faire habituellement. Et les Serbes ont profité du manque de réussite allemand, symbolisé par Lukas Podolski à maintes reprises (7', 54', 58', 59' et 83') ou par Miroslav Klose (but logiquement refusé pour hors-jeu 30'). « Nous avons la qualité. Nous n'avons pas le droit de baisser la tête, la qualification est encore entre nos mains », a exhorté Joachim Löw.