Les habitants du lotissement D-66-bis viennent de lancer un énième SOS par le biais d'une lettre adressée aux responsables locaux. Il s'agit de la 88e correspondance du genre qui décrit la dure réalité qu'ils vivent dans ce nouveau quartier situé en plein centre-ville de Tiaret. Attributaires de lots de terrain (224 m2 chacun) moyennant paiement à l'agence foncière communale de 96 000 dinars en 1991, les 35 habitants de cette nouvelle cité ne voient rien venir. Aucun raccordement ne pointe à l'horizon : ni eau, ni gaz, ni électricité et encore moins celui des eaux usées. « L'APC n'a pas d'argent pour s'occuper de vos problèmes », s'est entendu dire le président du comité, venu avec une pile de copies de correspondances pour conter sa mésaventure, d'autant plus qu'aucune réponse n'a été accordée aux appels répétés de ces citoyens qui se disent « lésés car non encore concernés par les nombreux programmes que les pouvoirs publics locaux entreprennent dans la commune. » Bien plus, ils considèrent cette indifférence comme « un mépris total qui ne concourt pas à instaurer la confiance nécessaire entre administrés et administrateurs, qui pourrait concourir au développement. » Plus grave, les familles qui y résident n'ont même pas la possibilité de se ravitailler en eau potable depuis l'interdiction qui a frappé les propriétaires des tracteurs de pénétrer dans la ville. Situation qui a encore compliqué leur existence en sus des nombreux autres problèmes qui génèrent d'autres maux et maladies à travers la présence de fosses septiques et le règne de l'insécurité.