Les 246 milliards de dollars de dépenses d'investissement prévues par le plan quinquennal 2010-2014 suscitent déjà des convoitises. Pour prévenir des actes de malversations ou erreurs dans la gestion des deniers publics, le ministère des Finances a organisé, hier, à la bibliothèque centrale de l'Université, une journée d'étude, de prévention et de contrôle a priori des engagements des dépenses communales en collaboration avec le ministère de l'Intérieur. Une rencontre à laquelle ont assisté les contrôleurs financiers de l'Etat des cinq wilayas limitrophes de Béchar. « Á partir du mois de novembre prochain, toutes les dépenses engagées sur le budget communal seront soumises au contrôle préalable du contrôleur financier de l'Etat », apprend-on. Le même principe sera étendu en Janvier 2011 aux communes du chef-lieu des daïras pour ensuite atteindre, en 2012, l'ensemble des communes. Néanmoins, un membre d'une délégation de wilaya expliquera que la réforme envisagée ne fera pas long feu. Car, selon lui, « Le volume de travail considérable auquel est déjà soumis le contrôleur financier de l'Etat de la part des départements sectoriels ne lui permet pas de procéder dans les délais requis au visa des dépenses communales engagées ». Fatalement, ajoutera notre interlocuteur, « des tiraillements apparaîtront entre les deux financiers. Comment concilier alors la nécessité de l'urgence d'une dépense publique communale et l'obligation d'appliquer la rigueur en matière de contrôle dans les délais raisonnables ? », telle est la question primordiale que l'on se pose ici. Abordant toujours le volet des dépenses communales, les représentants de l'Etat ont indiqué que le déficit des budgets communaux a tendance à s'amenuiser, mais plus du tiers des communes reste aujourd'hui encore déficitaire. Les causes connues sont l'inexistence de ressources propres, les besoins en augmentation et l'accroissement de la population, ainsi que les dépenses obligatoires des personnels communaux. Les orateurs ont insisté sur le fait que les communes doivent améliorer la gestion de leurs dépenses par la perception des taxes et le recouvrement fiscal. Selon les intervenants, « Des textes sont en préparation et tout projet d'investissement sera à l'avenir étudié, approfondi et mûri avant son lancement dans le but, fait-on savoir, de rationnaliser les dépenses publiques dans le cadre du plan d'investissement 2010-2014 ».