En 2003, les réserves de change étaient de 32,9 milliards de dollars. Le ministre des Finances a animé, hier, à Alger une conférence de presse qui a eu le mérite, notamment, de mettre un terme à une prétendue brouille entre lui et le chef du gouvernement. En effet, en ce qui concerne la polémique née de la décision prise par le chef du gouvernement obligeant les organisme publics à déposer leurs avoirs dans les banques publiques, le ministre des Finances semble soutenir cette mesure en indiquant dans le document explicitant la loi de Finances 2005 que «l'expérience a montré les limites en matière de sécurité financière des fonds déposés auprès de certaines banques. Pour annuler ce risque (...), il est proposé d'organiser le dépôt des excédents financiers de ces organismes». Et de préciser: «Le gouvernement suivra attentivement les modalités de mise en oeuvre de cette mesure.» Pour ce qui concerne l'état des finances de la République, le ministre a déclaré que les réserves de change de l'Algérie ont atteint un montant de 36,8 milliards de dollars à fin août 2004 a indiqué, hier, à Alger, le ministre des Finances, M.Abdelatif Benachenhou. ‘'Nous avons atteint à fin août 2004 des réserves de 36,8 milliards de dollars'', a dit le ministre au cours d'une conférence de presse organisée au siège du ministère. En 2003, les réserves de change était de 32,9 milliards de dollars. En plus du bond appréciable des réserves de change, Benachenhou a annoncé une réduction de plus de 900 millions de dollars de la dette extérieure du pays. Celle-ci est passée de 25,3 milliards de dollars en 2000 à 23,4 milliards de dollars en 2003. Le ministre des Finances a précisé que, sans l'effet de la parité favorable à l'euro vis-à-vis du dollar dont la valeur est de 1,7 milliards de dollars, la dette aurait été de l'ordre de 21,7 milliards de dollars seulement. Cette situation positive des finances du pays demeure très fragile, soutient le ministre qui estime que la faiblesse du montant de la fiscalité ordinaire dans les recettes budgétaires de l'Etat fait que le Trésor public demeure tributaire de la volatilité du prix du pétrole. L'autre risque qu'encourt l'Algérie sur le plan de ses recettes budgétaires a trait à l'inefficacité de la dépense publique, actuellement éloignée de l'action économique productive de l'Etat. Cela en plus de la situation déficitaire du secteur économique public et de la fragilité financière de la caisse de sécurité sociale. A ce propos, le ministre des Finances a annoncé la révision des statuts des caisses de sécurité sociale (Cnas, CNR, Cnac et Casnos). ‘'Le chef du gouvernement a décidé de réviser les statuts des caisses de sécurité sociale'', a révélé Benachenhou qui assure que l'action gouvernementale permettra d'introduire un représentant du ministère des Finances dans les conseils d'administration de ces caisses, présidés par les représentants des travailleurs, afin d' ‘'avoir un regard'' sur la gestion de leurs fonds. Une mesure qui risque de ne pas plaire à l'Ugta qui pourrait mal apprécier l'intrusion de l'Exécutif dans la gestion des fonds sociaux. Lesquels fonds verront leurs excédents financiers déposés à partir de 2005 au Trésor avec des rémunérations. Pour ce qui concerne les quatre prochaines années, le ministre des Finances indique que toutes les lois de finances seront basée sur un prix référence du pétrole fixé à 19 dollars, avec un taux de croissance annuelle des importations de l'ordre de 5 % et progression des exportations de 6,2%. Selon ces prévisions, le PIB algérien augmentera annuellement de 5,3% en moyenne. Quant à la croissance économique, à proprement parler, Benachenhou la voit dans les secteurs des hydrocarbures, de l'agriculture, du BTP et des services, à moins, précise le ministre, que les réformes du secteur économique public viennent à s'accélérer, ce qui élargirait les opportunités d'investissement. Fort du constat, qu'il décrit comme peu reluisant, de la situation financière des équilibres budgétaires actuels, le ministre des Finances opte pour des politiques d'accompagnement à même de préserver la dépense d'équipement. Pour ce faire, le ministre préconise une lutte plus renforcée contre l'évasion fiscale dans l'optique de l'augmentation de la ressource budgétaire.