Tout le monde s'accorde à dire que les Algériens ne sont généralement pas du type prévoyant. Au grand dam des opérateurs estivaux, pour nos concitoyens, l'on ne décide des vacances qu'à la dernière minute. « Franchement, je ne sais pas encore. L'on temporise en se disant que l'on a le temps de s'organiser, mais on oublie qu'août tombe à l'eau et que c'est le moment où jamais », s'amuse un père de famille. Et ils sont nombreux à être « pris de court » par cette saison estivale pas comme les autres. « Nous voulions partir quelques jours en Tunisie, mais ça sera difficile », s'attriste une mère de famille. Histoire de budget ? « Non, mais d'emploi du temps », répond-elle dans un rire. « Nous disposons de près d'un mois. Dont il faut défalquer la Coupe du monde, les résultats scolaires des enfants, université et baccalauréat. Puis les visites à la famille et autres fêtes », tente de calculer celle-ci. Car cédant à la tradition, les inévitables mariages feront aussi partie intégrante des équations estivales. C'est donc avec ce casse-tête chinois qu'ont dû et auront à composer de nombreux Algériens. « Il y a évidemment plusieurs cérémonies auxquelles il est impossible d'échapper. Alors nous avons décidé de prendre deux semaines de congé courant juillet pour y assister », confie un jeune couple. Mais les « vraies » vacances ? « En septembre, après l'Aïd. Nous irons deux semaines en Tunisie », affirment-ils. C'est d'ailleurs la formule pour laquelle quelques personnes ont opté. « Puisque hors pleine saison, les tarifs sont plus avantageux », confirme le gérant d'une agence de voyages, qui poursuit : « En sus, les sites sont plus calmes, il y a moins de monde. » Toutefois, cette option n'arrange pas tout le monde. « Ce sont surtout les célibataires, les couples sans enfant ou avec enfants en bas âge. Car pour les autres, septembre est synonyme de rentrée scolaire. De même, certains estiment que l'ambiance estivale ne sera pas au rendez-vous à la fin de l'été », tempère-t-il toutefois. Pour un autre opérateur touristique, ce sont surtout les lunes de miel qui seront programmées durant le mois de septembre. « Je conseille même aux tourtereaux d'attendre la fin du mois d'août afin de réserver. Il serait effectivement dommage pour eux de payer plein tarif en juillet, un service qui coûtera inévitablement moins cher à la fin de cette période. » Alors, toujours indécis ? Pour les moins chanceux, qui ne peuvent pas se payer le luxe de quelques jours à l'étranger, le farniente au soleil n'est pas pour autant écartée. Ils ne manqueront pas de faire honneur aux 1280 km de côtes, ou tout du moins celles autorisées à la baignade. Et là, nul besoin de réservation ou de planification stratégique. Les plagistes et autres concessionnaires attendent impatiemment la clientèle. « Nous, nous sommes fin prêts depuis quelque temps déjà », déclare un jeune plagiste, activant dans la banlieue est d'Alger. Et pour eux, rien n'est perdu, puisqu'ils escomptent bien s'adapter aux aléas du « marché ». « Même durant le mois sacré, l'on sera présents pour les soirées ramadanesques familiales sur le sable et au bord de l'eau », annonce-t-il.