Les pluies reviendront en fin de semaine avec leurs apports bénéfiques mais aussi avec leurs lots de désagréments qu'induiront encore une fois les éternelles inondations. La ville de Béjaïa est sur le point de recevoir, en fin de semaine, une autre vague de précipitations. Les habitants appréhendent à chaque averse les sempiternelles inondations de leurs cités et quartiers ainsi que des routes principales de la ville. De leur côté, les autorités locales, et en l'absence d'un vrai plan de prévention contre les inondations qui doit se traduire par la réalisation de nouveaux aménagements, n'omettent pas de responsabiliser les citoyens au sujet des avaloirs bouchés. En plus de l'état dépassé des canalisations et autres ouvrages hydrauliques participant à drainer et à évacuer les eaux pluviales, les déchets et les agrégats laissés sur les accotements par des citoyens sont la première cause des obturations des avaloirs. Le seul moyen pour réduire le risque des inondations reste, pour l'administration, la sensibilisation et le curage périodique des oueds, des avaloirs et des caniveaux en attendant un vrai plan de prévention qui s'appuie sur l'étude des spécificités naturelles et urbaines de la ville. Lors des dernières pluies qui se sont abattues sur la ville de Béjaïa, plusieurs endroits ont connu des inondations. Les quantités d'eau ont été évaluées entre 40 et 60 millimètres, mais elles ont suffi, encore une fois, pour mettre à nu les tares de la politique de l'aménagement urbain dans la ville. En plus des automobilistes qui ont été mis en difficulté pour se déplacer, les habitants, pris au piège, ont éprouvé toutes les peines pour rejoindre leur domicile. Les eaux ont charrié gravats et toutes sortes de déchets dans plusieurs quartiers. Des lieux, comme à la sortie sud de la ville au niveau de Bir Slam, n'ont pas été épargnés malgré les travaux de drainage et d'assainissement qui ont été effectués il y a moins d'un an. Les automobilistes ont trouvé, à ce niveau, des difficultés à traverser la hauteur de 30 à 50 centimètres d'eau qui stagnaient le long du tronçon entre la station service jusqu'au barrage fixe de la police en allant vers Oued Ghir. En l'absence d'un réseau de drainage efficace, les eaux qui dévalent de la descente du quartier Sidi Ahmed terminent en mares dans les rues de la Liberté et des Aurès où la circulation a été ralentie à son maximum. A la fin de la journée, la route du port s'est avérée impraticable pour les véhicules à châssis bas. Le même constat est valable au quartier Sghir, à la cité Tobbal et sur la route menant d'Aamriw vers Russel. Sur cet axe, l'eau est montée à 40 centimètres par endroit, n'ayant trouvé aucune issue pour s'échapper autrement que d'inonder cette route. Partout dans les rues, les avaloirs refoulent de l'eau. D'autres sont bouchés ou ne peuvent pas contenir les quantités d'eaux qui se sont déversées dans des canalisations parfois sous dimensionnées. C'est le cas à la cité Remla où des voitures se sont retrouvées coincées. En effet, des avaloirs d'eaux usées et ceux des eaux pluviales sont obstrués. C'est un phénomène récurrent à chaque fois au niveau de cette cité. Après chaque inondation, les responsables se déplacent pour élaborer un constat mais aucune mesure n'est prise pour endiguer ce problème. Pendant ce temps, le seul plan préventif auquel se tient l'administration est le curage périodiquement, à grand renfort, des oueds qui traversent la ville. Sachant que Béjaïa est l'une des villes les plus arrosées avec une moyenne annuelle qui oscille entre 700 à 800 millimètres, à quoi sert le curage des oueds en l'absence d'avaloirs et d'un système de drainage d'une grande capacité ?