L'incinération des ordures ménagères n'a pas laissé indifférents les habitants du quartier « Le Rocher » situé non loin de la décharge, qui sont montés au créneau, pour pointer du doigt le laisser-aller des pouvoirs publics. Riverains, commerçants ou citoyens de passage, s'insurgent tous contre les fumées et la situation incommodante émanant de la décharge publique située à l'extrémité Est de la ville. « L'incinération des ordures ménagères, le soir venu, au niveau de cette décharge, asphyxie la partie Est de la ville. C'est infernal ! », dénonce avec force un habitant du quartier « Le Rocher ». Cette situation, qui tend à empirer, n'a pas laissé indifférents les habitants des autres quartiers situés non loin de la décharge, lesquels sont montés, encore une fois, au créneau, pour pointer du doigt le laisser-aller des pouvoirs publics, en particulier les élus de la ville. « Nous sommes obligés de fermer toutes les fenêtres pour éviter la fumée blanchâtre que dégage la décharge et les odeurs répugnantes qui l'accompagnent », peste un trentenaire du lieudit « Campo », très inquiet quant aux éventuelles répercussions de cette fumée sur sa petite-fille d'à peine 6 mois. Incontestablement, cette situation importune un très grand nombre de personnes atteintes de maladies respiratoires confrontées depuis quelques jours à un véritable calvaire. Miloud, nouveau marié, s'étonne de la passivité scandaleuse des responsables de la ville : « A la veille de la période des grandes chaleurs, personne ne semble se soucier de la santé du citoyen. Tout le monde a le regard braqué sur la Coupe du monde et feint d'ignorer cette pollution fortement nuisible. » Et il va sans dire que la municipalité fait l'objet de critiques acerbes de la part des habitants de la partie Est de la ville depuis que le ciel de Sidi Bel Abbès est envahi par ces fumées asphyxiantes. Le phénomène n'épargne point, non plus, l'école de police Tayebi Larbi et les sites de production de la zone industrielle, situés à quelques encablures de la décharge, nous fait-t-on remarquer. Pourtant, le site décrié par tous devait être fermé il y a déjà quelques années de cela. Sur ce lieu même, un Centre d'enfouissement technique (CET) des déchets ménagers et assimilés est projeté. Achevé en 2007, le nouveau CET, qui s'étend sur une superficie totale de 24 hectares, accuse, cependant, un retard dans sa mise en exploitation. Aux dernières nouvelles, l'Entreprise publique industrielle et commerciale (EPIC) devant prendre en charge la gestion de cette infrastructure « n'a pas encore été dotée des fonds nécessaires à son fonctionnement ». C'est du moins ce qui se dit dans les profonds labyrinthes de l'administration où les procédures bureaucratiques ont décidément la peau dure. Rappelons que l'inscription budgétaire de ce projet, dont la simple évocation fait grincer des dents du côté de la wilaya, remonte à l'année 2000. Le CET, tant attendu, comprend un pont-bascule, des ateliers de maintenance, des casiers d'enfouissement et une zone d'épandage. Outre la prise en charge des déchets de l'agglomération belabésienne, il accueillera également ceux des localités Telmouni, Sidi Lahcène, Zeroual, Amarnas, Sidi Brahim, Aïn Trid et Tessala.