L'Afrique du Sud a battu la France (2-1) mais sur un score insuffisant pour rattraper le Mexique et éviter de devenir le premier pays hôte éliminé au premier tour d'une Coupe du monde, mardi à Bloemfontein, achevant des Bleus qui s'étaient ridiculisés avant ce dernier match du groupe A. Ils y ont cru... Un début de match euphorique a permis aux Bafana Bafana de faire vivre leur rêve : un premier but rapide du défenseur central Bongani Khumalo (20', de la tête sur un corner), suivi d'un carton rouge pour le milieu français Yoann Gourcuff (26') pour un coude en avant sur un duel aérien. Puis, en fin de première période, les locaux ont enfoncé le clou et les Bleus d'un deuxième but par l'attaquant Katlego Mphela (37', de près) et appris que l'Uruguay venait d'ouvrir le score contre le Mexique (43'). Il ne restait plus aux Sud-Africains qu'à marquer deux buts pour être au tour suivant ! Ce qu'ils n'ont pas réussi à faire, malgré des occasions avant que la France ne sauve l'honneur par Florent Malouda (70'). Les Sud-Africains sortent cependant la tête haute et ont laissé une plus belle impression que leur terrible impuissance contre l'Uruguay (0-3) six jours plus tôt. « Je suis très fier des joueurs, de la façon dont ils ont joué dès le début », a dit Carlos Alberto Parreira, le sélectionneur brésilien de l'Afrique du Sud. « Pendant 90 minutes, on n'est pas passé loin de se qualifier... » Le capitaine Evra écarté La France, en revanche, n'a rien fait pour améliorer un tant soit peu son image ravagée par les insultes de Nicolas Anelka à son sélectionneur, la grève de l'entraînement de dimanche et le grand cirque qui s'en est suivi. Les Bleus ont montré la même chose que lors des deux premiers matches du Mondial et de ceux de préparation : ils ne forment pas une équipe. Raymond Domenech avait écarté quelques cadres du groupe, sans doute s'agit-il des meneurs de la fronde dont les images ont fait le tour du monde. Capitaine pour ce Mondial, Patrice Evra était remplacé par Gaël Clichy, Eric Abidal par Sébastien Squilacci en défense centrale, Florent Malouda par Yoann Gourcuff, placé en n°10, et André-Pierre Gignac en milieu droit à la place de Sidney Govou. Djibril Cissé occupait, lui, la pointe de l'attaque à la place d'Anelka, renvoyé en Europe. Mais ces changements n'ont pas fait illusion. L'équipe était visiblement laminée psychologiquement. Certains joueurs auraient pleuré de honte devant le ministre français des Sports, Roselyne Bachelot, venue lundi les sermonner. Domenech, le sélectionneur décrié de l'équipe de France, n'a pas voulu faire de bilan. « Ce n'est pas l'heure, a-t-il dit. Un mot aux Français ? Leur dire que je suis triste, que cette équipe a un vrai potentiel, je souhaite bonne chance à mon successeur. J'ai aimé cette équipe de France. Elle ne meurt jamais, elle va continuer. » Maintenant, le très probable futur sélectionneur Laurent Blanc va devoir reconstruire sur des ruines. A