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« La revalorisation des retraites doit tenir compte de la précarité des retraités » Smail Allaouchiche. Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités
Même si le ministre du Travail vient d'annoncer la revalorisation des pensions des retraités pour le mois de Ramadhan, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) n'a pour l'instant aucun détail sur ses modalités d'application. Elle continue de revendiquer la revalorisation des pensions. Lors de votre dernier congrès, vous avez demandé le relèvement du montant minimum des pensions à 100% du SNMG… Exact. Aujourd'hui, nous demandons le retour de l'ancien article 16 de la loi 83-12, relatif à la retraite. Car, à l'origine, ce montant ne pouvait être inférieur à un minimum fixé à 2300 fois le montant horaire du SNMG (c'est-à-dire à peu près 99% du SNMG). Cet article était en vigueur depuis la promulgation de la loi fondamentale jusqu'à mars 1999, date à laquelle il fut modifié par l'article 4 de la loi 99-03, qui le ramena à 75% du SNMG. Rien ne plaidait pour la révision à la baisse de ce montant minimum à part les recommandations de la Banque mondiale. Aucune raison économique ne peut être évoquée, puisqu'on a fait supporter à la Caisse nationale des retraites le financement de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge (400 milliards de dinars) depuis 1997. Le 5e congrès fédéral a demandé l'application d'un seul SNMG pour tous les Algériens, qu'ils soient travailleurs actifs ou travailleurs retraités. Le ministre du Travail vient pourtant de répondre à votre exigence principale concernant la revalorisation des pensions et allocations pour l'année 2010, applicable au mois de Ramadhan… Tout en prenant acte de cette annonce du ministre, nous souhaitons rappeler que le 5e congrès, tenu à la fin du mois de mai dernier, a appelé, à l'unanimité des congressistes, à l'octroi d'une revalorisation annuelle conséquente et dans les délais, en tenant surtout compte de la précarité et de l'érosion du pouvoir d'achat des retraités, et en application de la loi qui fixe clairement la date d'effet du relèvement annuel des pensions et allocations de retraites à chaque 1er mai. Le ministre du Travail avait annoncé que la retraite serait acquise après 40 ans de cotisations et non plus 32 ans… Il ne s'agit là que d'une rumeur. Aucun projet de loi n'a été soumis à l'APN, à notre connaissance. La FNTR-UGTA demande également la mise à niveau des anciennes pensions par leur actualisation, afin de stopper la détérioration des conditions de vie de certains retraités… L'article 43 de la loi 83-12 prévoit, parallèlement au taux de revalorisation, le coefficient d'actualisation des salaires de base, dont la circulaire du 10 novembre 1991 fixe les conditions et modalités pour tous les retraités. Pour ce, il faut rappeler que cette actualisation, prévue successivement par tous les articles 43 modifiés, n'a jamais été mise en application par la Caisse nationale des retraites. Seul le taux de revalorisation a été réellement appliqué au profit des retraités, et cela depuis 1992, c'est-à-dire neuf ans après la promulgation de la loi 83-12, et après revendication par le premier congrès portant création de la FNTR-UGTA ! En fait, l'article 43 originel stipule que les salaires servant de base de calcul des pensions déjà liquidées sont révisés en fonction de l'évolution du point indiciaire servant au calcul du salaire de base des travailleurs. Or, la mise en œuvre de cette application du coefficient d'actualisation, intervenue en 2004, grâce au ministre du Travail, n'a concerné que les retraités dont les pensions ont été liquidées à compter du 1er août 1996, ce qui pose le problème des retraités sortis avant août 1996. Le 5e congrès a demandé que réparation soit faite en faveur de cette dernière catégorie. D'autant plus que l'assiette de cotisation des travailleurs entre 1984 et décembre 1991 ne comprenait que le salaire de poste de la dernière année précédant la mise en retraite auquel il est rajouté l'indemnité d'ancienneté. Alors que l'assiette de cotisation des retraités sortis après le 1er janvier 1992 comprend l'ensemble des éléments de rémunération, à savoir le salaire de base, l'indemnité d'ancienneté, l'indemnité de zone, le travail posté, la nuisance, le travail de nuit, les primes liées à la productivité (la PRI et la PRC), les heures supplémentaires… Toujours en application de la loi fondamentale originelle, la FNTR a demandé une actualisation des salaires de base de tous les retraités à l'occasion de chaque relèvement du SNMG. Avec effet rétroactif… ? Non, nous ne demandons pas que cette actualisation soit payée avec effet rétroactif, car nous savons que ces rappels, qui se chiffrent en milliards de dinars, s'ils venaient à être réclamés, menaceraient la pérennité de la Caisse de retraite. Ce n'est pas notre but. Et cela donnera l'occasion aux pouvoirs publics de rejeter notre demande. Nous sommes conscients que l'opération sera coûteuse. L'important pour nous est de procéder à l'actualisation des pensions de cette tranche de retraités. Qu'en est-il des revalorisations annuelles ? Plusieurs retraités estiment que cela reste très minime par rapport au coût de la vie… La fixation du taux de revalorisation doit être en adéquation avec le pouvoir d'achat du retraité, lequel enregistre, depuis longtemps, une régression continue. Qu'en est-il des autres exigences ? Nous demandons également au ministère des Finances une solution rapide au problème de l'IRG, pour des milliers de retraités dont le montant des pensions dépasse les 20 000 DA. Et le relèvement de la majoration pour conjoint à charge à 1731 DA pour les retraités sortis depuis janvier 2000. Ainsi que le retour à l'ancien article de loi qui fixait un montant représentant 600 fois le salaire horaire du SNMG. Nous demandons également la généralisation du tiers payant à tous les actes médicaux (analyses, radiologies, chirurgie dentaire). Il est demandé aussi la suppression du contrôle médical pour tous les retraités de plus de 65 ans et ceux de 60 ans souffrant de maladies chroniques et leur prise en charge totale par la CNAS pour les cures thermales. Nous demandons à l'Etat de célébrer la Journée mondiale de la vieillesse qui a été décrétée le 29 juin, et la réalisation de foyers et de maisons de retraite par la CNR, différents du modèle européen, en conformité avec nos traditions, en prodiguant aux retraités des activités de loisirs et des soins médicaux. La Banque mondiale parle d'une nécessité, voire d'une urgence de réformer le système de retraite algérien… Qu'en pensez-vous ? Cette réforme a eu lieu en 1999, par la modification de certains articles-clés dont nous venons de parler. Nous ne voyons plus cette nécessité. Mais il faut savoir que contrairement au système américain, le nôtre est basé sur la solidarité des générations. Nous possédons un système de sécurité social meilleur que celui des autres pays arabes et musulmans. |Bio express :| |Né en 1938 à Béni Ouartilane (wilaya de Sétif), Smaïl Allaouchiche est l'un des fondateurs de la FNTR. Après une formation syndicale en Allemagne, il assure en 1962 le secrétariat général de l'Union de wilaya UGTA d'Alger. En 1968, il est élu au poste de secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie qu'il occupera pendant dix ans. Il a été élu secrétaire général de la FNTR en 2007, après avoir occupé le département organique de cette fédération depuis 1991.|