Les localités jouxtant l'oued mettent en péril sa salubrité. De nombreuses espèces d'eau douce ont disparu. IIghzar Amellal (en arabe) Oued Labiod est l'une des plus importantes rivières de la région des Aurès qui reste seule source de vie de la population locale en matière d'agriculture. Depuis quelques années, cette vallée et tout son écosystème sont exposés à de grandes menaces de pollution. Il est à noter que quelques ressources d'eau potable se situent sur la rive de cette vallée et cela à cause de l'inexistence de ressources d'eau potable dans la partie nord. La vie agricole repose en effet sur cette ressource d'eau pour l'irrigation des vergers et les jardins de cultures maraîchères qui s'étendent de part et d'autre des rives de cette vallée. Ighzer Amellal, qui s'étend d'Inoughissène au nord-est, jusqu'au barrage Foum Elgharza (Biskra) au sud, sur plus de 100 km de long, est devenue de nos jours très polluée à cause des rejets des localités d'Ichemoul, Inoughissène, Arris, Tighanimine, Taghit, T'kout, Chenaoura et enfin Ghassira. Toute la charge polluante de la population des régions précitées, à laquelle s'ajoute la charge polluante de la population du secteur de la wilaya de Biskra, gonfle le taux de pollution à l'arrivée du barrage de Biskra. Ce problème a été posé il y a 15 ans déjà, ce qui a amené les autorités locales à réaliser une étude qui aura pour objet l'épuration de ces eaux usées, à partir de la commune d'Inoughissène au nord, jusqu'à la localité de Kef Laârous (commune de Ghassira). L'étude a été réalisée par le bureau HPC, Alger, et le suivi confié au bureau technique Berghout de Batna. Espèce animale menacée L'étude étant un diagnostic de tous les rejets influant directement ou indirectement sur l'environnement, d'une part, et sur la qualité de l'eau d'irrigation, d'autre part, a proposé des variantes de collecte à moyen et long termes par la réalisation de trois stations d'épuration. La seconde variante paraît plus économique et propose de réaliser une station au niveau de la limite Arris-Tighanimine qui regroupera les rejets à partir d'Inoughissène et Ichemoul jusqu'à Arris. L'état d'avancement de la collecte de ces rejets ne dépasse pas 22%. L'étude pour la réalisation d'une station d'épuration pour la ville d'Arris a été achevée. L'inscription du projet est programmée pour l'année 2011. Il est important de signaler que tous les facteurs de lancement du projet sont présents notamment le point de rejet unique et final de la ville d'Arris. Dans l'attente de la réalisation du projet en question, des centaines d'arbres fruitiers risquent de dépérir par cette pollution et les débordements de l'oued en cas de crues répétées comme celle de mai 2006. Un constat a été fait du côté de Jana, lieu d'implantation de la station d'épuration projetée. La couleur du rejet est noirâtre ce qui influe directement sur les puits à proximité et à usage mixte. Des études de biologie des universités de Constantine, Sétif, et Batna ont permis de faire le point sur la détermination des degrés de la pollution sur les espèces vivant au niveau de la vallée d'Ighzar Amellal. Parmi les résultats de cette pollution : la disparition du crapaud vert de la rivière et certaines espèces de poissons d'eau douce. Le problème persistera tant qu'un système d'épuration adéquat n'est pas encore mis en place. De plus, les menaces des crues persistent ainsi que d'éventuels éboulements des terres des rives de l'oued. Ces facteurs ont participé d'une manière ou d'une autre à la réduction de l'activité agricole connue dans la région depuis des siècles par sa qualité du produit et sa diversité qui est devenue un lien traditionnel à travers l'histoire berbère.