L'équipe italienne au Mondial-2010, vaincue par la Slovaquie jeudi et éliminée dès le premier tour sans remporter un seul match, a livré la « pire » performance de son histoire dans un championnat du monde, estimait vendredi l'ensemble de la presse nationale. « C'est le noir complet », titre le journal sportif la Gazzetta dello Sport, comme s'il s'agissait d'une annonce d'obsèques. « Dehors la pire Italie jamais vue » dans un Mondial, ajoute le quotidien. A côté d'une photo montrant le capitaine Fabio Cannavaro qui console son équipier Fabio Quagliarella, l'éditorialiste qualifie la défaite italienne (2-3) de « journée la plus sombre et terrible de l'histoire du football » national. Tutto Sport est plus ironique, qualifiant la « Nazionale » de « Mozzarella azzura », en référence à la mollesse du fromage italien. Le titre de l'éditorial, « La bufala Lippi » joue aussi sur les mots puisque bufala signifie à la fois « canular » et « bufflonne », dont le lait est utilisé pour la mozzarella traditionnelle. « Comme le miroir de Dorian Gray, cet après-midi à Johannesburg nous restitue l'image d'une équipe vieille, défaite, sans jeu ni idées, dépassée techniquement et physiquement par de modestes Slovaques », insiste la Gazzetta. Même verdict pour le principal journal généraliste italien Il Corriere della Sera : « Azzurri, la défaite et la honte », « jamais aussi mauvais dans l'histoire du Mondial ». « Tout se termine avec les vuvuzelas en fond sonore, synonyme de mélancolie comme dans un tango et de prise de conscience définitive de n'avoir jamais compris ce qui se passait », assène le commentateur Mario Sconcerti sous le titre « Pire que la Corée il y a 44 ans », évoquant la défaite contre la Corée du Nord lors du Mondial-1966 en Angleterre. Dans ses pages intérieures, le Corriere parle de « cycle qui se termine », avec une photo de Cannavaro brandissant la coupe du 4e titre italien en 2006 à Berlin. Le grand quotidien de gauche Repubblica barre également sa une d'une photo de Cannavaro et Quagliarella sous le titre « Azzurri, honte et larmes ».