Les prix du pétrole ont atteint cette fin de semaine des records jamais atteints depuis trois mois. Hier, le baril de Brent, ou brut de la mer du Nord, coté sur la place boursière de l'InterContinetal Exchange (ICE), en livraison pour février, s'est affiché à 68,16 dollars, marquant une hausse de 0,35% par rapport à la clôture de la veille. De son côté, le baril du West Texas Intermediate (WTI), ou Texas Light Sweet, en cotation à New York, valait 61,91 dollars, gagnant lui aussi 0,37%. C'est un record qui n'avait pas été atteint depuis les attaques ciblant deux sites pétroliers saoudiens, en septembre dernier. «Les prix du pétrole continuent leur hausse pendant cette période de vacances», estime Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. La hausse a aussi été encouragée par l'annonce faite jeudi par la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) sur une baisse des stocks de brut américains de près de 8 millions de barils, en attendant l'annonce des estimations par l'Agence internationale de l'énergie (EIA) donnant la juste mesure des stocks. La baisse des stocks est tout de même confirmée, comme le souligne l'agence Bloomberg dont les analystes s'attendent à une chute des stocks de près de 1,5 million de barils, contre des hausses de 1,6 million de barils d'essence et de 600 000 pour les autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) pour la semaine achevée le 20 décembre. «La baisse attendue des stocks de pétrole américains – même si elle n'est pas aussi forte que celle annoncée par l'API – ne devrait pas entamer cette tendance haussière des cours», souligne Olivier Jakob. En sus de la baisse des stocks américains, l'agence Bloomberg souligne l'effet des perspectives économiques mondiales qui sont positives. «Les contrats à terme ont augmenté de 0,5% à New York, ce qui devrait représenter la plus forte augmentation mensuelle depuis janvier. Les stocks de brut américains ont chuté de 1,5 million de barils la semaine dernière. Aux Etats-Unis le nombre de chômeurs est tombé à son plus bas niveau en trois semaines, reflétant un marché du travail solide dans la plus grande économie du monde», indique l'agence en notant que le pétrole américain a augmenté de 12% ce mois-ci, se situant au plus haut niveau depuis septembre. Le vent de «réconciliation» qui a soufflé sur les relations sino-américaines n'est pas non plus à négliger. Le différend commercial entre les deux Etats ayant pris, ces derniers jours, le chemin d'un début d'entente, ainsi que la décision de renforcement de la réduction de l'offre pétrolière sur le marché par les pays de l'OPEP+ ont eu un coup de boost sur les prix. «Nous avons de bonnes données économiques en provenance des Etats-Unis et il y a une certaine euphorie d'achat… Le brut suit une tendance à la hausse constante depuis octobre, encouragé par la discussion de l'accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, ainsi que par l'absence de tout risque à l'horizon, et donc les marchés se négocient sur la base de cet optimisme», analyse Howie Lee, économiste à l'Oversea-Chinese Banking Corp, cité par Bloomberg. L'optimisme est permis, et les prix semblent se diriger vers une quatrième progression hebdomadaire, réalisant ainsi la plus longue série de gains depuis avril dernier.