La prévention contre les détournements, le gaspillage, la mauvaise utilisation et l'irrégularité des dépenses budgétaires des communes est de nouveau à l'ordre du jour. Annaba qui a servi de cadre aux travaux d'un récent séminaire régional sur le contrôle préalable des dépenses publiques des communes, devrait tirer, à l'instar d'autres wilayas du pays, les enseignements d'une telle rencontre dans le but de mieux gérer les deniers publics et de leur assurer une bonne destination au service exclusif du citoyen et de l'intérêt général. Il faut rappeler dans ce cadre que la plupart des douze communes de la wilaya ont enregistré, durant ces dernières années, des dépassements dans la gestion des fonds publics, ayant fait l'objet de poursuites judiciaires contre leurs auteurs. Les présidents des communes d'El Bouni, Berrahal, El Eulma, Sidi Amar, Séraïdi et Annaba, pour ne citer que ceux-ci, ont été à un certain moment sous les feux de la rampe à cause précisément des scandales en rapport direct avec la conduite des affaires publiques. Ce sont souvent les P/APC qui subissent les conséquences de ces situations de non-droit du fait de leur statut d'ordonnateur. Organisé par les ministères de l'Intérieur et des Finances, cette rencontre, troisième du genre des neuf séminaires programmés à l'échelle nationale au profit des secrétaires généraux des wilayas et des communes, a eu le mérite de sensibiliser sur la nécessité d'améliorer la gestion des ressources budgétaires à la faveur de l'application de la généralisation du dispositif de contrôle préalable des dépenses publiques à même de garantir une meilleure utilisation des fonds publics et des prestations de service de qualité au citoyen, à moindre coût. Pour Abdelaziz Faid, directeur central au ministère des Finances, « l'extension du contrôle préalable des dépenses publiques sur le compte des budgets des communes permet non seulement d'utiliser rationnellement les ressources financières de l'Etat mais protège également les gestionnaires contre d'éventuels dérapages liés au gaspillage et au phénomène de la corruption ». Et celui-ci d'ajouter : « Ce dispositif permet de veiller à la régularité et à la légalité de la dépense publique dans le cadre d'une bonne collaboration professionnelle et une concertation fonctionnelle entre tous les intervenants notamment dans la gestion des communes. L'amélioration de l'encadrement des services financiers des collectivités locales à la faveur du recrutement, en 2008, de 3 200 postes budgétaires de cadres financiers, comptables et informaticiens, est un acquis pouvant contribuer à l'accompagnement des P/APC, ordonnateurs de la dépense publique, et à la préservation de la santé financière des communes grâce à la dynamisation du rendement de la fiscalité locale, notamment. » Ce séminaire aura permis également de savoir que 417 communes du pays ont accusé un déficit financier en 2009, contre 772 en 2008. Le contrôle préalable des dépenses publiques budgétaires des communes qui protège contre la gabegie et les poursuites judiciaires en cas de forfait, suscite quand même des appréhensions, dans ce sens qu'il limite l'initiative par crainte de mal faire, et par conséquent devient un facteur de blocage et de paralysie pour le développement local.