David Villa a honoré son surnom de « maravilla » (merveille) en espagnol : son 42e but en 62 sélections, contre le Portugal en 8e de finale du Mondial, mardi, au Cap (1-0), a envoyé l'Espagne en quarts et l'a rapproché du record de Raul avec La Roja, qui est de 44 buts mais en 102 sélections. Villa a rugi comme jamais après ce but ! Cette réalisation fut ô combien libératrice pour une Roja dominatrice, mais stérile jusqu'à cette 63e minute. Et Villa peut s'enorgueillir d'avoir infligé sa première défaite en 20 matches d'affilée à la Selecçao et à son gardien Eduardo. Belle performance. Ce but permet aussi à « El Guaje » — le gamin en asturien —, futur attaquant du Barça, de se relancer et de rejoindre Higuain et Vittek en tête du classement des buteurs du Mondial-2010 (tous à 4 réalisations). Et dans l'histoire du football espagnol, Villa conforte sa place de meilleur buteur en phase finale de Coupe du monde avec 7 réalisations, devant les légendes Emilio Butragueno, Fernando Hierro, Fernando Morientes et Raul (tous à 5 buts). Des bookmakers en Espagne l'avaient de toute façon annoncé bien avant la Coupe du monde en Afrique du Sud : Villa sera, selon eux, le meilleur buteur du tournoi 2010. Tous les signaux sont au vert pour lui. Villa, 28 ans, avait déjà terminé meilleur marqueur de l'Euro-2008 (4 buts). Mardi, au Cap, il débuta bien avec un tir sur Eduardo à la 7e minute. Puis, il eut du mal à trouver des espaces dans le jeu de passes millimétrées mais stéréotypées du côté gauche espagnol, où Iniesta, Xavi et même parfois Torres venaient lui marcher sur les pieds. Torres sort, Villa marque Les 62% de possession de balle de la Roja ne servaient à rien. La sanction tombait juste avant l'heure de jeu pour Torres, méconnaissable et sorti au bénéfice de Llorente (58'). Le constat est amer pour le « Kid » : L'Espagne a mieux joué sans lui. Il a cependant des circonstances atténuantes, avec les blessures qui ont gâché sa saison. Sans Torres, Villa a pu s'exprimer. Il a d'abord allumé un « pétard » avec ce ballon rasant le poteau gauche d'Eduardo à la 62e minute. Et une minute plus tard, après des relais d'Iniesta et Xavi, il ouvrait enfin le score. Il fut ensuite encore menaçant à la 77e minute, et quitta la pelouse avec le sentiment du devoir accompli à la 88e minute. Villa, au physique râblé, a pris avec ce match une belle revanche sur les deux play-boys qui auraient pu lui voler la vedette mardi, Torres dans les rangs espagnols, sorti sans gloire, et Cristiano Ronaldo dans les rangs du Portugal. Ronaldo a été l'anti-Villa : inefficace, égoïste et horripilant avec ses jérémiades à la moindre petite faute sur lui. Avec ce but qui propulse l'Espagne, championne d'Europe en titre, en quarts de finale du Mondial contre le Paraguay, Villa a lancé un avertissement à Ronaldo : pour le prochain clasico de la Liga entre le Real Madrid et le Barça, il faudra compter avec lui.