Les férus de la lecture renouent avec le livre à la faveur du Salon Djurdjura qui se tient à la maison de la Culture Mouloud Mammeri du 18 au 23 janvier, en présence de 30 maisons d'édition, 60 auteurs et 5 centres de recherche. Tizi N Udlis se décline sous diverses activités réparties sur plusieurs établissements relevant du secteur de la culture à travers la wilaya. Au programme, expos-ventes, rencontres thématiques avec des écrivains et des universitaires ainsi que des ateliers d'écriture pour jeunes et enfants, des projections cinématographiques. Parmi les invités annoncés, Abderrahmane Khelifa, chercheur historien, Abdelkader Bendamache, directeur de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), Lazhari Labter, Amèle El Mahdi, Lynda Chouiten, récipiendaire du prix Assia Djebar du roman francophone, Farida Sahoui, Ouarda Baziz Chérifi, Hanifa Hamouche et Sabkhi Nadia, auteure et directrice de la revue L'ivrEscQ. A retenir aussi le lancement de la 1re édition du concours de la meilleure nouvelle en quatre langues. Elle sera animée par Abderrahmane Yefsah, auteur connu pour ses ouvrages pertinents, Caïn tua Abel (second prix Tahar Djaout du roman publié en 2012), Souviens-toi ô Algérie de Smaïl Yefsah et de tous les autres (2015), Un Citron pour la chorba de maman, (lauréat du grand jury du prix Alain Décaux de Lille francophonie et la meilleure nouvelle (2018), et tout récemment l'essai Tamda Lablatt et Taourga, ou la légende d'Ahmed Omar Mahiedine, évoquant la Kabylie du XIXe siècle. Le salon prévoit aussi de rendre hommage à Djoudi Attoumi, à travers la projection d'un film documentaire retraçant son parcours, une exposition de documents et des témoignages sur sa vie et son œuvre. Dans son allocution d'ouverture, la directrice de wilaya de la culture, Nabila Goumeziene a relevé que «ce salon est une belle idée, devenue succès, en témoigne le nombre de visiteurs qui croient chaque année. Cet événement manifeste la vitalité du monde de l'édition qui font ce qu'il faut dans un monde toujours plus numérisé, soutenir davantage ; la vitalité de tous les acteurs qui favorisent les échanges entre les littératures. Selon elle, cette rencontre compte 30 maisons d'édition, 60 auteurs et 5 centres de recherche. Ce salon manifeste aussi la créativité des auteurs sans lesquels rien de ce qui nous entoure ne serait possible. Il est tout à la fois un lieu de débats et d'expressions, de rencontres et d'émulation intellectuelle. «Nous sommes très heureux cette année, parce qu' à l'ouverture de cette édition, et tout en célébrant la fête de Yennayer, nous allons procéder à la baptisation de la bibliothèque semi-urbaine au nom du précurseur de l'écriture en langue amazighe, à savoir Si Amar u Said Boulifa, celui qui aura écrit sur le Djurdjura à travers l'histoire. Enseignant en langue amazighe, Boulifa était un grand pédagogue qui a élaboré la première méthode d'enseignement de langue amazighe fondée, avec plusieurs décennies d'avance sur les principes de la pédagogie dite «directe» des langues. Il s'est également activement penché sur la littérature et l'histoire de sa région natale», a souligné Mme Goumeziene. Cette édition est rehaussée par la présence de la créativité culturelle et historique de la wilaya de Laghouat que la direction de la culture a choisi de mettre à l'honneur cette année. Un principe qui sera perpétué durant les prochaines éditions, afin que Tizi Ouzou puisse découvrir le monde littéraire de toutes les wilayas du pays, et que l'échange culturel se fasse davantage durant cette belle manifestation. Durant cette semaine, le public découvrira la richesse patrimoniale de cette wilaya connue pour sa résistance durant la glorieuse révolution, dont le nom signifie Ville entourée de jardins est indissociable de celui du résistant Benacer Benchohra. La région est réputée aussi pour son histoire profonde, sa poésie populaire portée par plusieurs hommes de lettres tels que Abdellah Kerriou, grand poète de Laghouat et du Sud algérien, a-t-on rappelé. «Ce salon est celui de la création littéraire, et aussi une belle occasion que de rendre hommage au moudjahid, écrivain Djoudi Attoumi, qui a rejoint le maquis en 1956 et dont le principal objectif est de rendre hommage à plusieurs personnalités. Dans ses livres, il évoque les hommes et les femmes qui ont marqué l'histoire de la guerre de Libération nationale. Il a intégré des photos pour que le lecteur puisse voir le visage de ces hommes et les émotions qu'ils dégagent», conclut Mme Goumeziène. Cette édition du Salon 2020 est inscrite sous le thème Le livre, une fenêtre sur le savoir.