Comme chaque année, à la fin de la saison des moisons battages, la ville d'El Abiodh Sid Cheikh célèbre avec faste le traditionnel moussim de Sidi Cheïkh, de son vrai nom Sidi Abdelkader Ben Mohamed, saint patron des lieux. C'est par processions interminables que ses disciples affluent de toutes les contrées du pays et même du Magreb et de la France pour participer à cette fête annuelle de trois jours ponctuée par la lecture du Saint Coran et du Dhikr. Sidi Cheïkh naquit en l'an 951 de l'hégire (1544-1545) dans une famille très pieuse. Toute sa vie érémitique est jalonnée par de longues randonnées à travers tout le Maghreb arabe. Il visita les Zaouiates et rencontra les plus grands érudits de l'époque et les grands du soufisme pour lancer ensuite la « tariqua chadhoulya » à Moghrar (wilaya de Naâma) et, plus tard, à El Abiodh Sid Cheikh. Réputé pour sa piété, sa ferveur, et sa qualité de grand guide spirituel des habitants du Sud-Ouest du pays, il fut appelé à l'aide par ses pairs à Oran pour les soutenir dans le combat contre les Espagnols. Gravement blessé lors des combats, il rendit l'âme plus tard et fut enterré à El Abiodh-Sid Cheikh dans le mausolée qui porte actuellement son nom. Les cavaliers des Ouled N'har de Sidi Yahya Ben Abdala (Sebdou), ceux des Guerraridj et de la tribu des Stitten prennent, en cette fête populaire ancestrale, le relais des fantasias au son combiné de la ghaïta et du bendir.