Un lieu de pèlerinage est prévu le 20 août prochain, avec l'organisation d'une «Fantasia» (Rekb), qui attire habituellement de nombreux visiteurs de différentes régions du pays. Mostaganem vit depuis le début de la saison estivale au rythme des «waâdates» et des «zyarates» des saints patrons de la ville, qui attirent ainsi des milliers de visiteurs venant aussi bien de cette wilaya que des régions limitrophes. A l'approche du Ramadhan, les initiateurs de ces rendez-vous traditionnels s'empressent de les organiser au mieux, d'autant plus que ce sont des occasions marquées par l'esprit du mois sacré au sens du partage et de la convivialité que symbolise, socialement, le traditionnel couscous, toujours présent. La wilaya de Mostaganem abrite un grand nombre de mausolées des saints patrons dont une quarantaine d'ancêtres et aïeux issus de la région, appelés «El Majaher», et dont les noms figurent dans les écrits de voyageurs et d'historiens connus. Le plus célèbre des «Maoussem» de la région est celui du saint patron Sidi Lakhdar Benkhlouf, qui se tient dans la commune balnéaire portant son nom et située à environ 50 km à l'est de Mostaganem. Un lieu de pèlerinage pour lequel il est prévu le 20 août prochain, l'organisation d'une «Fantasia» (Rekb), qui attire habituellement de nombreux visiteurs de différentes régions du pays. Ce genre de waâda est marquée par des veillées religieuses et des oeuvres de charité envers les plus démunis, ainsi que par l'organisation de fantasias et autres expositions ou manifestations culturelles diverses. Il est de notoriété publique que Sidi Lakhdar Benkhlouf, de son vrai nom Lakhal Benabdellah Benkhlouf, est connu pour ses poèmes louant le prophète Mohammed (QSSSL), et qui sont souvent interprétés par des chanteurs de chaâbi. Sidi Lakhdar Benkhlouf se distingue aussi par ses qacidat évoquant la bataille de Mazaghran, qui a eu lieu au début de la deuxième moitié du XVIe siècle à quelques kilomètres de la ville de Mostaganem, entre les tribus des «M'jaher» et les conquérants espagnols qui ont subi, à l'occasion, une défaite cinglante, à en croire des sources historiques. Les habitants de la région célèbrent également durant cette période la «Waâda» de Sidi Abdellah El Khettabi El Idrissi, plus connu par le surnom de «Boukabrine», sachant qu'il a une tombe à El Matmar, au centre de la ville de Mostaganem, et une autre dans la localité de Yanarou, à une vingtaine de km du chef-lieu de wilaya. Sidi Abdellah El Khettabi El Idrissi est l'ancêtre de plusieurs saints patrons, pour lesquels on organise chaque été des «Maouassime», dont Sidi Charef, Sidi Aâdjal, Sidi Ben D'hiba, au même titre que l'illustre théologien Mohamed Benali Senouci, fondateur de la Tariqa Soufi Es-snoussia qui compte aujourd'hui de nombreux fidèles à travers certaines régions d'Afrique. Il n'y a pas une seule zone de la wilaya de Mostaganem qui ne célèbre pas son «Maouassime» en raison de l'existence de nombreux saints patrons dont on peut citer Sidi Hamadouche, Sidi Bouadjadj, Sidi Belahouèche, Sidi Belmehal, Sidi Yacoub et autres, vénérés par leurs familles et les tribus de la région. Ce genre de pèlerinages aux mausolées et «qobbas» des ancêtres, qui se multiplie durant l'été, n'est pas nouveau et remonte à plusieurs siècles, les pèlerins considérant le mausolée comme étant le lieu où l'on retrouve le repos de l'âme en la soulageant des désagréments de la vie sur terre. C'est fort connu: les «zyarates» se font également en fonction de ce que recherchent les visiteurs pour obtenir la bénédiction des saints, et souvent aussi pour tenter d'atténuer quelque souffrance physique ou mentale, après avoir épuisé toutes les solutions médicales ou psychologiques. Le saint patron Sidi Belkacem Bouasria, dont la tombe se trouve dans la commune de Mazaghran, accueille, par exemple, de nombreuses mariées avant qu'elles ne rejoignent le foyer conjugal. Le saint patron Sidi Ali Bouzidi, dont le mausolée se trouve mitoyen à l'hôtel de ville de Mostaganem, et non loin de là, le tombeau de Sidi Abdellah El Khettabi, est rendu célèbre, de par le nombre grandissant de visiteurs, notamment lors de la fête du Mawlid car considéré comme l'un des «protecteurs» de Mostaganem. Sidi Ben Dhiba, situé dans la commune de Mesra, à environ 12 km au sud du chef-lieu de la wilaya, accueille lui aussi de nombreux pèlerins qui croient à sa bénédiction pour «guérir» les malades mentaux. Les visites des mausolées dans cette région ne se limite pas à la recherche effrénée de bénédiction mais se veulent aussi des lieux touristiques comme ceux situés à proximité des plages, à l'exemple de celui de Sidi Mohamed El Mejdoub à Kharrouba, à l'est de Mostaganem et dont la plage porte le nom. Il y a aussi Sidi Kharchouch, situé près de la plage «Salamandre», Sidi Lahcène et Sidi Mansour dont le mausolée se trouve à l'est de Mostaganem. Ces lieux de mémoire sont devenus aussi des lieux de visites pour de nombreux hôtes de la wilaya de Mostaganem, comme c'est le cas pour le mausolée de Sidi Lakhdar Benkhlouf, devenu pratiquement incontournable à l'occasion de beaucoup de manifestations culturelles et scientifiques.