Plus de 48 heures après l'attaque perpétrée contre une colonne de gendarmes gardes-frontières (GGF) dans la région de Tinzaouatine (wilaya de Tamanrasset), la traque du groupe terroriste se poursuit toujours dans le désert, près de la frontière algéro-malienne, a-t-on appris de sources concordantes. D'importants contingents militaires, soutenus par l'aviation, ratissent la région jour et nuit, mais sans résultat jusqu'à présent, ajoutent nos sources. Toutefois, il est désormais confirmé que les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), qui a commandité cet attentat, sont sur le territoire malien où ils se sont repliés. Dans ce contexte, des sources avancent que le Mali a offert à l'armée algérienne de franchir la frontière pour traquer le groupe terroriste auteur de cette embuscade, la plus meurtrière depuis des mois dans la région. En fait, ce n'est pas la première fois que les troupes de l'ANP font face à des groupes qui commettent des attentats sur le sol algérien avant de se réfugier sur les territoires malien, nigérien ou mauritanien. L'armée algérienne, qui a mobilisé d'importantes forces terrestres et aériennes depuis quelque temps, a toujours survolé la région pour empêcher les terroristes et autres contrebandiers de traverser la frontière, mais il s'avère que l'immensité du désert, que les groupes armés semblent connaître parfaitement, nécessite des moyens plus sophistiqués. Pour rappel, l'attaque meurtrière de mercredi, qui a été d'une rare violence, a vu les terroristes recourir à l'usage de lance-roquettes, ce qui explique les dégâts importants occasionnés à deux véhicules blindés de type 4x4, alors que les gardes-frontières qui se trouvaient à bord n'ont pas eu le temps de riposter sous un déluge de feu. L'heure choisie pour commettre cette attaque (5h30) démontre que le groupe terroriste s'était bien préparé et s'était renseigné avec précision sur les mouvements de la colonne des GGF de passage dans la région, à environ 40 km de la frontière algéro-malienne. Il est à noter qu'un black-out total a été imposé pour éviter toute infiltration d'information sur le bilan des pertes humains. Le premier chiffre avancé par certaines sources a fait état de 11 gardes-frontières assassinés et d'un nombre inconnu de blessés transférés en urgence vers l'hôpital de Tamanrasset. Le lendemain, l'on saura, selon d'autres sources, qu'il s'agissait de 8 GGF et de 3 gardes communaux, alors qu'aucune source officielle n'a confirmé ou infirmé ces informations. L'on apprend auprès de sources crédibles que même les brigades de gendarmerie des autres régions n'ont appris la nouvelle de l'attaque que par voie de presse, alors que de nombreuses familles affectées des wilayas frontalières du Sud sont restées sans nouvelles de leurs proches.