L'armée algérienne pourrait traquer les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) auteurs, mercredi dernier, de l'embuscade meurtrière contre une patrouille de gendarmes gardes-frontières (GGF) même sur le territoire malien. Ce pays donne l'autorisation à l'ANP d'entrer sur son territoire à la recherche des terroristes sanguinaires qui ont assassiné 11 gardes-frontières lors d'un guet-apens qui leur a été tendu à Tinzaouatine, dans la wilaya de Tamanrasset. Un attentat revendiqué, jeudi, par AQMI. « L'armée algérienne peut franchir la frontière et poursuivre tout assaillant où qu'il soit sur le territoire malien », a affirmé une source militaire malienne, citée par l'agence de presse Reuters. La coopération militaire entre l'Algérie et le Mali ne date pas d'aujourd'hui. Les deux pays s'étaient engagés à conjuguer leurs efforts pour lutter efficacement contre les terroristes d'Aqmi qui sèment la terreur dans la région du Sahel. Alger et Bamako avaient même décidé de mettre en place des patrouilles mixtes pour la lutte contre le terrorisme et le banditisme dans la région. Elles se sont engagées également à procéder à des échanges de renseignements afin de lutter efficacement contre les membres d'Al Qaîda qui opèrent au niveau des frontières entre les deux pays. Toujours dans le même cadre, l'Algérie avait octroyé, en 2009, une aide importante à l'armée malienne qui souffre d'un manque de moyen. Il s'agit d'un lot d'équipement militaire, d'armement, notamment des armes d'assaut, des munitions, du matériel de télécommunication et du carburant. Outre l'aide militaire, l'Algérie et le Mali font partie du comité d'état-major opérationnel installé en avril dernier à Tamanrasset. Ce comité, dont font partie aussi les deux autres pays voisins, la Mauritanie et le Niger, s'inscrit dans la stratégie commune de lutte contre le terrorisme, la libération des terroristes et les rançons. Toujours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l'ANP a considérablement renforcé sa présence aux frontières avec les pays du Sud. D'importantes forces aériennes et terrestres y sont installées pour pourchasser les terroristes qui perpètrent des attentats sur le sol algérien avant de se réfugier au Niger, en Mauritanie ou au Mali. Si la coopération dans le domaine militaire entre Alger et Bamako était très dense, la décision du gouvernement malien de libérer, en février dernier, quatre terroristes d'Al Qaîda avait influé négativement sur leurs relations bilatérales. Ces terroristes poursuivis par la justice algérienne ont été remis en liberté par les autorités maliennes en échange d'un otage français. L'Algérie, qui mène une lutte contre le versement de rançons aux groupes terroristes, avait vivement réagi au geste du Mali. Elle avait d'ailleurs qualifié la libération des quatre terroristes en question de « développement dangereux pour la sécurité dans la région ». « Suite à la décision du gouvernement malien de procéder à la libération de quatre terroristes qu'il détenait sous le prétexte fallacieux qu'ils ont été jugés et ont purgé leur peine, le gouvernement algérien a décidé de rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Bamako », avait précisé, à l'époque, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le gouvernement algérien avait « condamné et dénoncé avec force l'attitude inamicale du gouvernement malien ». Cette fois, les autorités maliennes semblent vouloir rectifier le tir en autorisant l'armée algérienne à intervenir sur leur territoire contre les groupes terroristes qui s'y réfugient.