Après l'eau et le gasoil, c'est au tour de l'électricité et du gaz de connaître une augmentation, en attendant d'autres. Le Conseil de gouvernement, réuni hier, vient d'annoncer l'adoption de deux projets de décret relatif, pour le premier, à la régulation des tarifs et des rémunérations des activités de transport et de distribution de l'électricité et du gaz, et modifiant et complétant, pour le second, le décret exécutif n° 98-265 du 20 août 1998 portant fixation du prix de cession interne du gaz naturel. Deux projets présentés par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Somme toute prévisible eu égard au vent de réforme et de libéralisation qui souffle sur le secteur, l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité est qualifiée, par le gouvernement, de faible hausse. Elle est de l'ordre de 2% pour l'électricité et de 5% pour le gaz naturel. Des augmentations faibles, certes, mais qui annoncent d'autres. Le gouvernement semble ainsi procéder par petites doses par souci d'éviter la tension sociale. Le ministre de l'Energie a, à maintes reprise, rappelé que les prix pratiqués actuellement restent en deçà des prix réels. La nouvelle loi sur les hydrocarbures, en phase d'être adoptée, devra accentuer davantage l'ouverture et la libéralisation totale du secteur de l'énergie. Ce qui augure clairement d'autres augmentations des produits énergétiques au grand dam du consommateur algérien. A propos de l'électricité, le Conseil de gouvernement, lit-on dans le communiqué, a adopté le projet de décret « en application des dispositions de la loi n°02-01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et à la distribution du gaz par canalisations ». Il définit les méthodologies et les paramètres devant servir de base à « la fixation des tarifs d'utilisation des réseaux de transport et de distribution de l'électricité et du gaz, la détermination de la rémunération des activités de transport, de distribution et de commercialisation de l'électricité et du gaz et la fixation des tarifs de l'électricité et du gaz pour les clients non éligibles ». S'agissant du gaz naturel, le communiqué du gouvernement rapporte que le texte du projet exécutif « prend ancrage dans les dispositions de la loi sur les hydrocarbures qui est actuellement en vigueur, à savoir la loi n°86-14 du 19 août 1986, notamment son article 44 ». Il est destiné à instaurer « la rentabilité du secteur du gaz naturel pour y encourager l'investissement, tout en conservant la différenciation entre les prix du gaz destiné à la production d'électricité et à la distribution publique du gaz, d'une part, et ceux des autres usagers industriels, d'autre part ». Aussi, au titre du projet de décret exécutif, une hausse « modérée » du prix du gaz est prévue pour les clients industriels et une baisse « appréciable » du prix du gaz destiné à l'industrie pétrochimique dans le but de « développer ce secteur dans lequel notre pays dispose de sérieux avantages coopératifs au plan international, d'autant plus que le développement de la pétrochimie aura d'importants effets positifs sur les autres secteurs de l'économie nationale, notamment le secteur agricole ».