Une première demi-finale a été consommée hier soir. Elle a tenu en haleine tous les puristes, car mettant aux prises deux écoles de football diamétralement opposées. Le football sud-américain plein de spectacle face au football européen plein de réalisme donne, bien évidemment, des couleurs à la discipline. Il y avait plein de nostalgie dans un match qui a regroupé des anciens champions du monde à une équipe deux fois finalistes. Objectif, une place en finale, c'est certain, mais surtout conjurer le sort qui fait que les deux formations n'ont pas goûté aux joies d'une finale depuis les années 1970 pour les Oranje et depuis les années 1950 pour la Celeste. C'était le siècle dernier, ironisent les observateurs. Le Mondial a donc élu son premier finaliste même si le perdant peut se consoler d'une troisième place au podium qui demeure tout de même une performance dans une compétition où les meilleurs ont laissé des plumes. Ce soir, une autre demi-finale. Cette fois-ci elle sera européenne. Espagnols et Allemands, deux favoris dès le départ du Mondial, se rencontrent pour une place en finale. Les puristes parient que ce match sera moins spectaculaire que celui d'hier. Pourquoi ? Quand deux calibres se retrouvent sur un même chemin, la méfiance l'emporte. Le côté spectaculaire sera certainement mis entre parenthèses, sachant que dans les deux camps il n'y aura pas un « El loco » (le fou) pour allumer le feu grâce à des « Panenka » qui font la joie des spectateurs avides du football hourra. Des joueurs comme Klose, Ton Kroos ou Schweinsteiger représentent une « machine » qui veut collectionner des victoires pour une Allemagne qui se retrouve pour la troisième édition de suite dans le dernier carré. Un véritable « rouleau compresseur » qui fait peur à l'Espagne de Casillas. La « Roja » veut résister et surprendre. Le spectacle, ce sera une autre fois, car ce soir, deux favoris se retrouvent pour la 20e fois dans une compétition officielle. Donc, il n'est plus question de jouer, il faut débouler. Si l'Uruguay et les Pays-Bas ont réussi, chacun à sa manière, à réécrire l'histoire de leur football, les Allemands et les Espagnols vont certainement confirmer que le ballon rond peut définir des trajectoires auxquelles on ne s'y attend pas du tout. L'Argentine de Maradona ou le Ghana de Appiah connaissent un bout de ce football imprévisible qui vous surprend au moment où on s'y attend le moins. C'est tout comme le ballon jabulani.