La première clique de l'Algérie indépendante était issue d'un groupe de musiciens de la ville de Cherchell. Hormis Meklati Braham, directeur général actuellement au CRAPC (Centre de recherche et d'analyses physico-chimiques) à l'université de Bab Ezzouar, Battache Mohamed, directeur de CEM en retraite, Ghobrini Farid, ex-chef de cabinet du ministre de la Jeunesse et des Sports, handicapé par sa maladie, le reste de la composante de cette première fanfare de l'Algérie indépendante a quitté ce bas monde dans l'indifférence générale. Cette troupe musicale, faut-il le préciser, a été créée par le Français Gusmane, durant l'ère coloniale. Les artisans et employés de la commune de Cherchell, en l'occurrence Khouane, Latrèche, Ouali, Korchi, Bouchema, Melhani, Brahimi, Amani, Bakhti, Bouhni, Bouteka et son cousin Braham, faisaient partie de cette fanfare, dans laquelle figuraient également trois collégiens. Le FLN avait instruit cette troupe musicale cherchelloise à rejoindre le maquis de Mont-Gornot (wilaya de Médéa) pour effectuer un stage accéléré, avant de rejoindre Alger en ce premier jour du mois de juillet 1962. La troupe regagne Alger le 5 juillet 1962, pour effectuer le défilé le long des principales artères de la capitale. « Je me souviens que nous avons défilé à pied de la place du 1er Mai jusqu'à la place des Martyrs, indique Meklati Braham. Nous avons précédé le bataillon de l'ALN, ajoute-t-il. Le point fort qui m'avait marqué restera la levée de l'emblème national à Sidi Fredj en ce 5 juillet 1962 aux environs de 14 h. Nous avons exécuté l'hymne national Kassaman et notre drapeau national était hissé par des militaires. Sincèrement, j'aimerais tant revoir aujourd'hui ces séquences filmées par les caméras algériennes », conclut-il. La première fanfare de l'Algérie indépendante mérite certainement une meilleure considération.