Donald Trump veut enterrer le peuple palestinien. C'est la lecture qu'on peut faire du «plan de paix» dont il parle depuis son arrivée à la Maison-Blanche et qui a été mis au point par son gendre, Jared Kushner, un juif radical très lié à la droite et à l'extrême droite israéliennes, notamment Benyamin Netanyahu. D'ailleurs, souvent reçu chez lui chaque fois qu'il est à Washington. Que prédit ce plan ? D'abord il dépèce totalement la Cisjordanie au profit d'Israël, qui se voit attribué la vallée du Jourdain, l'officialisation des colonies israéliennes implantées dans cet ersatz de territoire et la démilitarisation du futur Etat palestinien. Rien que ça ! Il n'y a qu'à voir la réaction du Premier ministre israélien et son rival politique Gandez, invités hier à Washington pour recevoir les grandes lignes du crime qui se prépare. «C'est historique !» se sont-ils exclamés. Bien entendu, les dirigeants palestiniens n'ont pas reçu la même invitation. Ces derniers ne s'y méprennent pas. «C'est le complot du siècle», disent-ils en ne cachant pas leur colère. Jamais une administration américaine n'a montré un tel parti pris dans le conflit israélo-palestinien. Trump avait remporté l'élection présidentielle grâce notamment au financement d'un puissant milliardaire américain, Sheldon Adelson, un sioniste notoire. En guise de remerciements, le pensionnaire de la Maison-Blanche s'est lancé dans une honteuse politique pro-israélienne et anti-palestinienne, piétinant la justice et le droit international. Il commence par reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Il décide ensuite de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à cette ville. Même ses alliés occidentaux ont été offusqués par ce comportement porteur de violences et de déstabilisation, y compris en Israël. Avec son plan, Trump a définitivement enterré les Accords d'Oslo de 1995, qui ont défini le statut de la Cisjordanie en attendant un accord définitif. Il offre aux Palestiniens ce qui reste du territoire : des confettis invivables. Ils ne leur reste plus rien, sauf leur colère. Ils ne peuvent plus compter sur les «frères» arabes. Le puissant prince héritier saoudien est devenu un grand ami de Jared Kushner et les Israéliens peuvent désormais entrer librement en Arabie Saoudite. Le plus puissant pays arabe, autoproclamé «gardien des Lieux Saints», a trahi. La voie est ouverte à d'autres trahisons et l'on verra un jour les Palestiniens confinés à jamais dans des camps de réfugiés, comme l'a fait l'Amérique pour les Indiens. Il ne peut en être autrement quand on voit des Arabes massacrer d'autres Arabes, comme on le voit en Irak, en Syrie, au Yémen, en Libye, en Somalie… Au moment où le monde a commémoré le 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, symbole du plus grand génocide de l'histoire de l'humanité qui a vu 6 millions de juifs exterminés par les nazis, ce même monde assiste passivement à un autre génocide qui se précise. Mais rien ne dit que cela aura lieu dans le silence. Le risque d'embrasement du Proche-Orient est grand. Trump sera le premier responsable du sang qui coulera. Il veut mettre le feu à la région. On ne sait pas quand cela commencera et quand cela s'arrêtera. Ce n'est pas de cette manière qu'on mènera les Israéliens à la paix..