Le nom du nouveau directeur général de l'Etablissement public de télévision (EPTV) est désormais connu. Il s'agit d'Ahmed Bensebane. C'est le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, qui a procédé, hier, à son installation dans ses nouvelles fonctions. Ainsi, après un «cafouillage» qui a duré plusieurs jours, la question relative au nom de celui qui occupera ce poste «sensible» a été finalement tranchée. Il y a plusieurs jours, des informations ayant circulé sur les réseaux sociaux avaient annoncé la nomination de Amar Bekhouche. En fin de compte, ce n'était qu'une rumeur. Depuis le début du hirak, en février 2019, plusieurs personnes se sont succédé à la tête de l'ex-ENTV. Ce qui renseigne sur l'importance qu'accordent les autorités en place à ce poste apparemment stratégique, puisque chaque nouveau chef de l'Etat nomme «son» DG. En effet, après cinq vendredis de manifestations, Toufik Kheladi, en poste depuis 2012, a été «remercié» par Bouteflika pour être remplacé par Lotfi Cheriet. Si les Algériens s'attendaient à l'ouverture du champ médiatique, il n'en fût globalement rien, la Télévision publique n'ayant couvert le hirak et ouvert l'antenne à certaines voix «discordantes» que pendant quelques semaines seulement. Après la démission du désormais ex-président de la République, son remplaçant au palais d'El Mouradia, le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a procédé lui aussi à un changement à la tête de l'EPTV. Au mois de mai, il nomme Salim Rebahi, qui était chargé de communication du Conseil de la nation, quelqu'un qu'il connaît bien donc, en tant que nouveau DG. Et quelques jours après l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, Tebboune décide de le «remercier». Ainsi, celui-ci quitte son poste le 7 janvier, laissant place à un intérimaire, en la personne de Fathi Saïdi. Donc, ce n'est que 20 jours plus tard, hier en l'occurrence, qu'un nouveau DG a été installé à ce poste. En somme, la direction de l'EPTV a connu, au rythme de la crise politique que vit le pays, cinq DG, dont un intérimaire, en l'espace de moins d'une année. Et les choses, en matière d'ouverture, n'ont pas évolué depuis. Ahmed Bensebane durera-t-il plus longtemps que les autres ? Trop tôt pour le dire. Il faut noter, en dernier lieu, que le nouveau DG de la Télévision nationale a été limogé de son poste de directeur de la production en novembre dernier, alors que Rebahi était directeur général. Ancien directeur de la station régionale d'Oran et ayant animé plusieurs émissions, Bensebane avait été nommé en juin commissaire du Festival du film arabe d'Oran. Le nouveau DG s'est également incrusté en politique, puisqu'il a été le directeur de la communication de Abdelaziz Belaïd, du Front El Moustakbal, lors de l'élection présidentielle de 2014.