Ce dimanche, à 19h30, aura lieu au Soccer City Stadium de Johannesburg, l'évènement sportif le plus diffusé, regardé et commenté de la planète : la finale de la Coupe du monde. L'affiche de cette édition 2010 opposera l'Espagne aux Pays-Bas : deux nations qui n'ont pas encore brodé la mythique étoile sur le maillot. Si les Pays-Bas joueront leur troisième finale de Coupe du monde alors que la Roja demeure novice à ce niveau, le duel entre ces deux équipes européennes sera à n'en pas douter serré. Il promet une belle opposition de style entre le jeu de passes léché ibérique et les fulgurances techniques néerlandaises. Premiers qualifiés pour la finale grâce à leur victoire mardi face aux Uruguayens (3-2), les Oranje ont gagné tous leurs matchs depuis le début du Mondial. Marquant 12 buts et en encaissant 5, les Néerlandais peuvent remercier leur formidable tandem Sneijder-Robben auteurs de 8 buts depuis le début de la compétition. A l'issue de la demi-finale contre la Céleste, le sélectionneur des Pays-Bas, Bert Van Marwijk a déclaré : « Notre dernière finale remonte à 32 ans (perdue face à l'Argentine en 1978). C'est incroyable. On peut être fiers pour un si petit pays ! » Petit en démographie certes, mais grande nation de football. Visca Espana ! « C'est comme ça qu'on joue au foot au Paradis. » L'équipe d'Espagne est en finale et s'enflammer est la moindre des choses pour le quotidien As. Pour la première fois de son histoire, la Makina est en mesure de disputer le Graal du ballon rond et c'est tout sauf une surprise. Déjà vainqueur avec la manière de l'Euro 2008 la furia Roja est arrivée sur le sol africain avec l'étiquette de favori. Battus lors de son match inaugural par la Suisse (0-1), les Espagnols ont su trouver les ressources nécessaires pour s'imposer dans les rencontres suivantes, écartant au passage des prétendants au titre tels que le Portugal de C. Ronaldo et surtout l'Allemagne impressionnante depuis le début de la compétition. Avec 7 joueurs du Barça dans son 11 titulaires, l'Espagne s'est découvert une unité qui fait désormais sa force. Assez pour vaincre des Oranje qui les ont battus lors de leur deux dernières confrontations ? Tout un peuple l'espère… L'autre match Les forces du Pays-bas La Hollande reste sur un parcours sans faute dans ce Mondial : tout gagné, aucune prolongation, pas de tirs au but, tout dans l'aisance. Un mental à toute épreuve. Avec un capitaine de la trempe de Marc Van Bommel, les Néerlandais peuvent compter sur un aboyeur rompu aux joutes internationales pour les stimuler. Une attaque de grande classe. Van Persie, Sneijder, Robben, Kuyt : avec ces 4 joueurs, les Bataves peuvent dynamiter les défenses les plus hermétiques. L'atout numéro 1 des Hollandais à n'en pas douter. Faiblesses Un gardien inconstant. Fautif sur le but de Forlan (contre l'Uruguay) et auteur d'une sortie complètement ratée quelques minutes plus tard, le jeune gardien de l'Ajax Stekelenburg n'est pas un gage de sécurité pour sa défense. La finale vient à point nommé pour se racheter. Une défense centrale loin du gotha mondial. La charnière Bouhlarouz-Mathijsen bien que courageuse est facilement mise en difficulté. Face à la furia espagnole, on voit mal comment la défense batave va pouvoir résister. Ils ont dit dans le camp hollandais… Van Marwijk : « Nous allons jouer pour tous les Néerlandais. Je ne réfléchis jamais en terme de revanche. Moi, je ne regarde que le match sans rentrer dans des considérations historiques ou statistiques. Nous n'avons pas l'expérience d'une finale gagnée ? L'Espagne non plus je pense. » Sneijder : « Il faudra prendre bien soin de ne pas perdre le ballon en milieu de terrain car face à l'Espagne ce pourrait être fatal. Mais en possession de balle, il faudra pourtant faire preuve d'audace et de courage », avant d'ajouter : « Il ne faut pas leur laisser d'espaces ni jouer trop haut : ce serait une aubaine pour eux. Si on se crée des occasions de but, nous aurons de bonnes chances de l'emporter ». Les forces de l'Espagne Le collectif ultra-huilé des Espagnols. Avec une majorité de joueurs du Barça dans cette équipe, la Roja possède un style similaire aux Blaugrana basé sur la possession de balle et qui a pour effet d'asphyxier ses adversaires. David Villa. Meilleur buteur (avec 5 buts) de ce Mondial aux côtés de Wesley Sneijder contre qui il livrera un duel à distance, l'ex-Valencien est au sommet de son art. Vif, puissant, rapide, combatif, le buteur est un véritable poison pour les défenses adverses. A surveiller de près durant cette finale… La qualité du banc ibérique. « El Nino » Torres, David Silva, Fabregas autant de joueurs de classe mondiale qui ne sont pas titulaires. Nul doute que si le match s'éternise, Del Bosque aura les munitions à portée de main pour gagner le match. Faiblesses Un jeu parfois inefficace. A force de faire circuler le ballon, les Espagnols oublient pesque de marquer. A la manière du torero qui fait tourner la bête en bourrique et qui ne l'achève pas, la sélection espagnole devient ainsi vulnérable aux coups de corne. Une (trop) grande confiance ? En Espagne, tout le monde voit la Seleccion championne du monde. Baignant dans une douce euphorie, les joueurs devront faire attention à ne pas passer à côté de leur match. Ils ont dit dans le camp espagnol… Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero : « Cette victoire va faire du bien pour augmenter l'estime de soi et la confiance dans le pays », car l'Espagne est gravement touché par la grave crise financière depuis 2008. « Je crois que l'Espagne, en général, joue sur tous les terrains comme elle joue au football, par-delà les moments difficiles que nous avons connus comme tous les pays . » « Les Pays-Bas jouent un excellent football, a estimé Del Bosque. C'est une nation qui a plusieurs fois essayé de remporter le titre mondial. Ce sera une finale entre deux belles équipes. » Pour qui la 3e place ? Samedi, à 19h30, se déroulera à Port Elizabeth le match de classement pour la troisième place entre l'Allemagne et l'Uruguay. Non, à la fin l'Allemagne ne gagne pas toujours. Demain, la Mannschaft essaiera de finir son excellent parcours sud-africain sur une bonne note contre l'étonnant Uruguay de Diego Forlan. L'occasion pour Ozil et ses coéquipiers de prouver une dernière fois leur talent avant l'épilogue de cette Coupe du monde. Ils auront fort à faire face à une équipe sud-américaine qui a fait déjouer les pronostics en arrivant jusqu'en demi-finale du Mondial. La Céleste, au jeu rugueux et résolument défensif, a d'ores et déjà atteint son objectif en parvenant à ce stade de la compétition et nul doute que cette équipe jouera l'esprit libéré. Elle sera donc d'autant plus à craindre. Un match intéressant et indécis en perspective…