Un homme a tenté de se suicider, hier, en se tranchant la gorge en pleine audience au tribunal de Annaba, avons-nous appris de sources judiciaires. Il s'agit de B. Abdelkader, 46 ans, dont le logement, hypothéqué, a été vendu à la faveur d'une décision de justice. Père de famille, résidant à la vieille ville, Abdelkader n'a pas résisté à l'émotion de l'annonce de l'adjudication du magistrat de la section foncière pour la vente aux enchères de son domicile familial. Sans que personne ne s'en aperçoive, il a brandi discrètement une lame et s'est tranché la gorge. Giclant, le sang a maculé les visages des justiciables qui, devant l'horreur, ont paniqué en allant dans tous les sens. Alertée, la Protection civile a dépêché immédiatement les secours qui l'ont transféré au service des urgences chirurgicales de l'hôpital Ibn Rochd de Annaba. Pris en charge rapidement par le staff médical, il a été opéré dans les minutes qui ont suivi. Selon des sources médicales sur place, la plaie profonde, causée par un objet contondant, a été suturée avec succès. Actuellement, il est alité au service de réanimation et ses jours ne sont pas en danger. Bien qu'elle soit rare, l'utilisation des armes blanches en pleine audience n'est pas une première à Annaba. En effet, il y a deux années, jour pour jour, un plaignant avait balafré son adversaire au prononcé du verdict, à savoir l'acquittement au profit de l'accusé, âgé de 27 ans, et ce, en pleine audience. Se sentant lésé dans ses droits, le plaignant, 22 ans, n'avait pas résisté à l'envie de se faire justice. En un geste éclair, il avait dégagé une lame et coupé à la verticale le côté gauche du visage de son antagoniste devant les yeux, écarquillés, du président de l'audience et du représentant du ministère public. Avant que l'assistance et les agents de police ne se rendent compte de ce qui était arrivé, le plaignant avait pris la fuite, laissant derrière lui une scène de panique indescriptible. Désormais, aucun lieu ne peut être qualifié de sécurisé à Annaba. Les salles d'audience des tribunaux non plus.