n La société algérienne vue par un diplomate français du XVIIIe siècle, Laugier de Tossy, a inspiré le livre de l'universitaire Kamel Filali, à paraître prochainement parmi les publications du Laboratoire de recherches socio-historiques et mouvements migratoires de l'université Mentouri de Constantine. Selon M. Filali, également directeur de ce laboratoire, le choix de cette thématique a été retenu en raison de l'apport considérable apporté par cet émissaire français dans la réhabilitation de l'image de l'Algérie à travers la réalisation d'un ouvrage-témoignage de l'évolution des mœurs, de l'étendue de la culture et des preuves de civilisation véhiculées à travers un récit socio-biographique qui a marqué cette période du début du XVIIIe siècle. Intitulé Voyage politique d'un émissaire français à Alger, la publication (actuellement sous impression) de cette approche socio-historique, attendue pour la prochaine rentrée sociale, représente, selon son auteur, « un moyen de traçabilité de l'évolution des concepts sociologiques retraçant le processus de développement de la vision de société en rapport avec les phénomènes de mutation vécus en Algérie, au XVIIIe siècle ». Mettant en avant le rôle prépondérant, durant cette période-là, de la contribution du diplomate français à « arrondir les angles » quant à la conception des Occidentaux vis-à-vis de leurs colonies, l'auteur a souligné que Le royaume d'Alger, titre de cette œuvre « marquante » de Laugier de Tossy, « est une contribution historique qui a dépassé la vision idéologique de l'Occident vis-à-vis de la société algérienne et instauré une assise humaniste qui a permis l'abolition du mythe barbaresque de ‘‘l'indigénat'' ». Expliquant, en anthropologiste, l'intérêt de l'approche « sans complexe » de Laugier de Tossy quant à démystifier une vision dénaturée du monde arabe, longtemps nourrie de mensonges et de haine, M. Filali a estimé que « l'ouvrage de Tossy a donné un nouveau départ aux études socio-historiques sédentaires ». Cet ouvrage a démasqué, a-t-il relevé, la mauvaise foi des représentants des confréries chrétiennes « Trinitaires » et « Lazaristes » qui venaient à Alger en rédemptoristes afin de délivrer du bagne ottoman les prisonniers européens (pris en mer ou arrêtés lors des négoces frauduleux), pour colporter, une fois repartis, une image de précarité, de mauvaise gouvernance, d'intolérance et d'incivilité, s'agissant des sociétés arabo-musulmanes.