La loi sur le foncier agricole, en débat depuis hier à l'APN, suscite une opposition claire de la part du groupe parlementaire RCD et de quelques députés indépendants. Ainsi, le président du groupe parlementaire du RCD, Atmane Mazouz, estime, dans un communiqué rendu public hier, que « la concession telle qu'elle est proposée favorisera la spéculation, la corruption et anéantira tout effort d'investissement ». Le responsable du groupe parlementaire pense que « l'agriculture moderne avec les gros investissements qu'elle exige ne peut s'imposer et connaître l'essor dans le pays avec le morcellement que connaissent les terres agricoles ». Il souligne que « seule l'émergence d'exploitations d'une certaine envergure est en mesure de susciter l'intérêt des investisseurs ». Pour le RCD, « persister dans l'improvisation et les artifices populistes est un aveu d'échec de la politique agricole de ce gouvernement, héritier d'une faillite historique en la matière ». Pour leur part, Ali Brahimi et Tarik Mira, députés indépendants, jugent que « le projet de loi convertit le droit de jouissance perpétuelle actuellement consenti aux EAI et EAC en droit de concession d'une durée de 40 ans, cessible, saisissable et transmissible ». Ils mettent en exergue que « l'attribution et le retrait du droit d'exploitation relèvent de l'autorité administrative », et estiment que « si l'urgence d'une nouvelle démarche est la bienvenue eu égard à l'abandon des meilleures terres et la dépendance alimentaire dont souffre l'Algérie, ce projet risque d'aggraver une organisation stérile et une situation précaire ». Selon les deux députés qui cosignent un communiqué sur le sujet, « au lieu de passer en revue l'ensemble de la problématique agricole, le pouvoir s'entête à réduire sa mission à la préservation de la forme juridique publique de la propriété des terres. Cette manipulation vise à dissimuler ou à faire accepter l'échec de sa politique agricole ». Les deux parlementaires concluent leurs critiques en estimant que « le projet de loi est voué à l'échec, parce qu'il ne s'attaque pas aux véritables raisons du marasme de notre agriculture depuis l'indépendance ».