Le RCD ne lâche pas prise. Les députés de la formation de Saïd Sadi envisagent de mener la vie dure aux responsables des différentes institutions, à leur tête l'APN. En l'espace d'une semaine, les élus de ce parti se sont insurgés à trois reprises pour dénoncer le mépris du gouvernement vis-à-vis de la chambre basse tout en condamnant le comportement du premier responsable de l'APN. Hier, le groupe parlementaire du RCD a encore une fois détecté une injustice à leur égard : le bureau de l'APN a déprogrammé les seules questions orales des députés RCD prévues pour jeudi prochain. Un jour important dans la vie politique des formations politiques qui prennent part aux élections locales : il s'agit du début de la campagne pour le scrutin du 29 novembre. A ce sujet, les interrogations des députés RCD déposées sur le bureau de l'APN, il y a un peu plus d'un mois, interpellent les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture au sujet des incendies de forêt de l'été dernier, des inondations qui ont affecté récemment plusieurs régions du pays, ainsi que la restitution des fusils de chasse pour l'un et la question du foncier agricole pour l'autre. Le RCD estime que le bureau de l'Assemblée aurait pu s'imposer en tant que force parlementaire pour défendre son programme. Les députés font leur propre lecture de cette déprogrammation. Pour eux, cette mesure vise à les empêcher de s'exprimer en direct à la télévision, les privant ainsi d'un temps d'antenne, contrairement aux députés des autres partis politiques. « La diffusion en direct des interventions des députés donne un avantage aux autres groupes. Il est clair que l'on veut nous mettre à l'ombre », a soutenu M. Fardjallah. Le groupe RCD a demandé des explications quant au report de leurs questions. Le bureau de l'APN a argué que les ministres ne sont pas disponibles. « Dans les pays qui se respectent, l'institution parlementaire en tant que force politique aurait pu s'imposer et rejeter l'argumentation de la non-disponibilité. En ce qui nous concerne, nous sommes convaincus que la déprogrammation est volontaire », a déclaré le président du groupe parlementaire qui par-là même dénonce la partialité du bureau de l'Assemblée et le mépris affiché par les membres du gouvernement quant aux préoccupations des citoyens. Dans un souci d'équité et de respect de l'éthique politique, le groupe parlementaire du RCD exige le report de l'ensemble des questions orales prévues pour demain. A titre de rappel, le RCD a accusé lundi dernier le département de Zerhouni « d'abus d'autorité » et de « déni de droit ». Pour le RCD, le ministère a annulé les résultats d'un tirage au sort « visant à déterminer la disposition dans les bureaux de vote des bulletins des formations politiques », et ce, en violation de la réglementation, il a octroyé la première place au FLN. Dimanche, la veille, le RCD a également créé l'événement. Le parti de Saïd Sadi retire sa candidature et boycotte la plénière, quelques heures seulement avant le début du vote, pour contester ce qu'il considère comme dérive. En effet, dans un communiqué rendu public hier, le RCD dénonce l'acceptation par le bureau de l'APN de la candidature du FLN après l'expiration du délai réglementaire.