Les récentes manifestations de colère qui ont secoué le bidonville de Sidi Salem, continuent de susciter des commentaires au sein de l'opinion publique de par les conséquences perpétrées. La revendication du logement social est la cause principale de ce mouvement qui a donné lieu à l'arrestation et l'emprisonnement de près de 40 personnes, dont 4 mineurs, auxquelles il est reproché un nombre de griefs aussi graves les uns que les autres, parmi lesquels, atteinte au drapeau national, destruction de biens publics et offense à corps constitué. Dix-huit d'entre ces mis en cause, qui ont été condamnés de 2 à 8 ans de prison ferme, ont déclenché une grève de la faim pour protester contre ces peines qu'ils estiment aussi lourdes que sévères. Cette information qui a été communiquée par leurs propres familles, a fait réagir le parquet qui, par le biais d'un représentant, est entré en contact avec les grévistes. Ces derniers qui ont cessé leur mouvement, ont réclamé une commission d'enquête parallèle afin de déterminer les vrais auteurs des faits reprochés et séparer les coupables des personnes innocentes, condamnées dans cette affaire. Rappelons les faits. Avant ces manifestations, les gens mal logés de Sidi Salem ont exprimé leur ras-le-bol à l'aide d'une banderole qu'ils ont suspendue devant la tribune officielle, à partir de laquelle le wali de Annaba a donné le coup d'envoi de la saison estivale 2010 au niveau de leur cité. « Assez de promesses non tenues », peut-on lire sur cette banderole, qui était l'expression d'un état d'esprit annonciateur d'une colère en perspective. Quelques jours après, les représentants des mal logés de la localité de Sidi Salem ont rencontré le wali sur les deux sites, dans la commune d'El Bouni, devant accueillir un programme de 2 000 logements socio-locatifs (LSL), qui leur est destiné dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), et ont demandé à être relogés dans des appartements disponibles à El Bouni. « Les sites de Bouzaroura et de Boukhadra qui ont été choisis pour accueillir nos futurs logements ne nous conviennent pas », ont-ils fait savoir au wali lors de cette rencontre, qui s'est finalement achevée en queue de poisson. « Nous préférons celui de Djenan El Khoukh aux sites de Boukhadra et de Bouzaroura », ont-ils précisé. Quelques jours après, et suite à cela, la localité de Sidi Salem sera le théâtre d'affrontements entre les agents de l'ordre public et ses habitants, avec des dégâts enregistrés et des scènes de destruction de biens publics, qui ont mené à des arrestations et à l'emprisonnement de près d'une quarantaine de personnes, ainsi qu'à un renforcement du dispositif de sécurité allant jusqu'à l'instauration du contrôle système à l'entrée et à la sortie de la localité. Même l'éclairage public, qui a été complètement saccagé, n'a jusqu'à présent pas été réparé, au grand dam des familles qui sortent la nuit en quête de fraîcheur ou pour veiller au bord de l'unique plage de la cité.