Devant la propagation de la pandémie de coronavirus, la planète football a pris les premières dispositions, à savoir mettre en veilleuse les compétitions. Les plus grands et prestigieux championnats européens ont baissé rideau pour ne pas prendre de risque avec la santé des footballeurs et de tous ceux qui les encadrent dans leur activité. L'aspect financier (énorme) est relégué au second plan. En Algérie, les instances du football (fédération, ligues) sur recommandation de la tutelle (ministère de la Jeunesse et des Sports) ont décidé de maintenir le déroulement des compétitions mais à huis clos. Face à la menace du coronavirus de plus en plus grande, la fédération devrait prendre la décision la plus appropriée, à savoir suspendre toutes les compétitions jusqu'à nouvel ordre. Le huis clos est loin d'être la solution ou la réponse adéquate à la menace (réelle) que représente le coronavirus pour la santé des footballeurs. Ce ne sont pas les précautions d'usage recommandées dans la note affichée par les instances qui épargneront la santé des sportifs. Le débat sur les conditions sanitaires qui entourent l'organisation et le déroulement des rencontres de football n'a même pas lieu d'être. Elles sont inexistantes par rapport au danger que représente le coronavirus. Les premières réponses qu'a apportées l'Etat concernant la dangerosité de la situation, fermeture des établissements scolaires du primaire à l'université, sont un signal fort. Tous les espaces d'une manifestation sportive sont de potentiels foyers de danger et de contamination. L'enjeu de ce «match», ce n'est plus les points d'une victoire, le classement ou le titre. C'est la sauvegarde et la préservation de la santé des sportifs et de leur encadrement. Malheureusement, en l'absence d'une organisation légale de joueurs, un syndicat, aucune voix officielle ne s'est élevée pour exiger la suspension des championnats. Le terrain, les vestiaires, les espaces et les lieux où se déroulent les rencontres, les contacts, le ballon… ainsi que tous les autres éléments qui concourent dans l'organisation et le déroulement des matchs sont de potentiels foyers de contamination. Le maintien des compétitions à travers le huis clos, qui est une demi-mesure, n'a aucun sens. Les joueurs sont les premiers menacés. Ils n'ont pas été consultés sur la poursuite ou la suspension des compétitions. Ces derniers sont-ils assurés de ne pas être contaminés ? Pour l'instant, les instances du football sont dans l'expectative. Elles attendent les instructions d'en haut pour prendre la décision qu'il faut, c'est-à-dire suspendre les compétitions jusqu'à nouvel ordre. Chaque jour qui passe augmente les risques de contamination et les footballeurs ne sont pas à l'abri. En France, par exemple, la solution du huis clos a été évoquée avant d'être évacuée face au danger potentiel qui pèse sur toutes les composantes de la société. La Fédération française de football (FFF) a fini par se résoudre à suspendre les championnats et écarter la solution du huis clos, qui lui a paru rapidement dépassée. Sait-on, par exemple, si des cas de Covid-19 sont enregistrés au sein de la famille des footballeurs, toutes catégories et divisions confondues ? Des joueurs sont-ils infectés ? L'inquiétude étant de plus en plus grandissante en Algérie, comme en témoignent les recommandations répétées des autorités, il est temps pour la fédération de prendre ses responsabilités et suspendre les compétitions jusqu'à nouvel ordre. Cette décision relève de sa responsabilité en premier lieu.