Quelques citoyens affichent des signes d'inquiétude face à la propagation du coronavirus. Il s'en trouve qui portent des masques, tandis que d'autres ajoutent même des gants. Si la panique n'arrange pas les choses, surtout en ces moments difficiles, il y a lieu toutefois de mettre à profit toute la lucidité et l'esprit rationnel à mieux définir une stratégie préventive, capable de juguler un tant soit peu cette propagation d'un virus qui demeure pour l'heure sans remède. Un plan global réfléchi dans le moindre détail en mesure de rassurer le plus sceptique d'entre nous tous. L'autorité suprême à déclarer toutes les mesures prises ne peut être évidemment que le président de la République. Il se trouve des décisions sensibles que personne n'ose prendre de peur d'une prétendue vindicte populaire. On assiste, médusés, au renvoi de responsabilité quant à la prise de décision de fermeture des mosquées, ne serait-ce qu'à travers les zones déclarées infectées. Qui du ministère de la Santé ou celui des Affaires religieuses doit exercer sa responsabilité historique pour trancher courageusement cette question lancinante ? Jusqu'à ce jour de contamination, le débat se focalise plutôt sur une éventuelle fatwa, qu'un volontaire – encore à trouver – aura à prononcer. Il va sans dire que toutes ces tergiversations venues d'en haut n'encouragent pas les choses d'ici bas. Le simple citoyen peut, à tout moment, se laisser gagner par l'hystérie, au point de compromettre toute tentative de contrôle de l'épidémie. Dire que la collaboration de tous est le fer de lance de toute forme de lutte contre la propagation du virus à travers le pays, à présent que la contamination est devenue autochtone. Le rapatriement des citoyens bloqués dans des pays fortement contaminés par le virus amplifie l'inquiétude au regard de l'efficience d'une prise en charge sanitaire d'un grand nombre de malades en un temps imparti d'avance. Certes, l'interdiction des grands rassemblements sur la voie publique et l'annulation des manifestations sportives et culturelles concourent à freiner la progression de la contamination, mais il n'en demeure pas moins que la problématique des transports en commun, encore en vigueur, sur l'ensemble du pays risque de remettre en cause le plan préventif des autorités, quand bien même il n'est qu'à son premier stade. L'expérience des pays, tous proches de chez nous, doit nous servir de leçon pour anticiper sur l'attitude à prendre devant cette pandémie et non pas à revivre, étape par étape, le même scénario de terreur.