Acquis en 2017, l'ECMO, en mesure de rendre d'énormes sévices aux détresses respiratoires aiguës, reste dans le magasin d'un hôpital d'El Bez pendant 13 mois. En plus de l'exiguïté et de la vétusté des lieux, le centre hospitalo-universitaire, Saadna Mohamed Abdenour de Sétif, ‘‘cache'' une gravissime affaire portant un préjudice incommensurable à la prise en charge des malades. Acheté au prix fort, l'ECMO (extra-corporal-membrane-oxygénation), un équipement en mesure de suppléer les fonctions respiratoires et cardiaques des malades souffrant d'une détresse respiratoire grave, n'est pas fonctionnel, au grand dam des patients et des soignants du service de réanimation de l'établissement, se trouvant en première ligne dans le combat contre le Covid-19. Ayant accepté de parler à El Watan sous le sceau de l'anonymat, une personne proche et bien au fait de l'encombrant dossier met le doigt sur une scabreuse affaire qui risque d'éclabousser plus d'un : «Acquis en 2017, l'ECMO en mesure de rendre d'énormes sévices aux détresses respiratoires aiguës reste dans le magasin d'un hôpital d'El Bez pendant 13 mois. Il n'est remis au service de réanimation du CHU qu'en novembre 2018.» Pour une banale histoire de consommables – quantité négligeable devant la vie humaine –, l'équipement doté d'une technologie de pointe moisit depuis plus de 28 mois sans qu'une telle situation offusque les responsables alertés à maintes reprises. «Il faut savoir que le CHU de Sétif est l'unique établissement hospitalier en Algérie à posséder un ECMO qu'on délaisse au moment où on a le plus besoin d'un tel appareillage», souligne non sans colère notre source. Craignant les représailles de certains bureaucrates à l'origine d'une dilapidation de deniers publics ne disant pas son nom, d'autres soignants, outrés, enfoncent le clou : «A l'abandon, un tel équipement est conçu pour prendre en charge la détresse respiratoire et des formes graves du coronavirus qu'on ne pourrait atténuer avec le «monal». Nous interpellons les hautes sphères de l'Etat, en premier lieu le président de la République pour régler le problème de l'ECMO et venir au secours à un hôpital de 955 lits», fulminent nos interlocuteurs. Afin d'obtenir de plus amples informations, on a essayé de rentrer en contact avec le médecin chef du service de réanimation où le personnel fait de son mieux. Nos contacts n'ont pas abouti…. Nous y reviendrons