Le tout-puissant Covid-19 qui ébranle le monde, dont l'Algérie, a entraîné l'arrêt de toutes les compétitions à l'échelle nationale depuis le 16 mars sur décision du ministère de tutelle et leur report jusqu'au 5 avril, si cette trêve impromptue et imposée pour des raisons sanitaires ne venait pas à être prolongée. Alors que les stades et les salles sont fermés et les entraînements suspendus, les athlètes tous sports confondus sont priés de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre. La JS Kabylie, à l'instar des autres clubs de la wilaya, est en vacances forcées. Les joueurs, qui ont reçu un programme individuel de la part du staff technique et du préparateur physique, ont été instruits de travailler en solo pour garder une bonne condition physique, notamment le travail de musculation. Après cinq jours de repos, les camarades de Walid Benchérifa rechausseront leurs crampons dès aujourd'hui pour des entraînements individuels, a-t-on appris. Entre «confinement sportif», mesures sanitaires obligent, et la nécessité de veiller individuellement à sauvegarder leur forme et leurs performances loin de l'antre du 1er Novembre, les Canaris qui jouent le titre cette saison trouveront t-ils le juste équilibre athlétique dans le cas où cette situation va perdurer plus longtemps ? Même si tout le monde s'accorde à dire que la décision de geler les compétitions est logique, les entraîneurs appréhendent les retombées de ce manque d'activité et de compétition. Comment les clubs vont-ils gérer cette situation ? Interrogé à ce sujet, Mourad Oumedjbeur, cadre du sport, diplômé de l'ISTS nous a déclaré : «Déjà dans le sport de haut niveau chez nous en Algérie, on observe beaucoup d'arrêts durant la saison sportive pour différentes raisons. La pandémie du Covid-19 est la dernière en date. Concernant l'arrêt des compétitions sportives pour une durée de 20 jours comme par exemple le football, cela ne va pas influer directement sur la forme physique des joueurs pour 2 raisons. Primo, des programmes d'entraînement individuels ont été tracés et distribués aux concernés par les préparateurs physiques respectifs des équipes. Secundo, la courbe de la forme physique des équipes en général et des joueurs en particulier, est en phase descendante de la saison sportive (nous sommes à 8 journées de la fin).» Même en entraînement collectif en club, les staffs basent leur travail sur le maintien de la forme physique et la récupération post-compétition, fait-il observer. «Maintenant, si l'arrêt dépasse la durée prévue, nous verrons toutes les équipes qui ont fait une mauvaise (ou insuffisante) préparation à l'intersaison, avoir des difficultés à suivre le rythme de la compétition (physiquement parlant) pour les matchs restants», estime t-il. Pour les autres équipes, le manque de sérieux et la mauvaise hygiène de vie de leurs joueurs durant cette période d'arrêt (repos actif), pourraient être un facteur défavorable, ajoute M.Oumedjbeur. Concernant le contenu de l'entraînement individuel des joueurs, les différents staffs ont sûrement tenu compte, ajoute-t-il, de la forme de tout un chacun en fonction du temps de jeu durant les matchs précédents et des tests physiques déjà établis auparavant (faute de temps devant eux pour évaluer la forme de leurs effectifs sur la base d'une batterie de tests. Donc, un programme simple, basé sur la capacité d'endurance et de la musculation (modérées), et surtout une très bonne hygiène de vie basée sur une alimentation équilibrée et de la récupération en respectant les temps de sommeil astreints aux sportifs de haut niveau, préconise notre interlocuteur. La suspension de la compétition en raison du coronavirus pose problème bien évidemment aux clubs des autres disciplines. Ahcène Memoud, entraîneur de l'équipe de volley-ball, JS Azazga, qui évolue en Division II trouve que c'est une trêve qui n'arrive pas au bon moment, vu sa non-programmation, puis par rapport au calendrier qui tend vers la fin de saison, nous dit-il. «ça chamboule toute la planification. L'athlète ne peut pas assumer sa préparation seul surtout pour les sports collectifs. Tout le monde doit bricoler, c'est aussi simple. A ce moment, mois d'avril, normalement l'athlète atteint son meilleur niveau de la saison surtout collectivement et réalise très peu de travail physique. C'est comme l'intersaison sauf que ce sont les échéances les plus importantes qui arrivent», analyse l'entraîneur de l'équipe de volley-ball d'Azazga (JSA).