La police entre-t-elle dans l'ère de la réforme ? Lors de sa première sortie, jeudi dernier, à l'occasion de la célébration du 48e anniversaire de la police à la direction des unités républicaines d'El Hamiz, à Alger, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a exprimé sa volonté de revoir la forme organisationnelle de l'institution. Installé dans ses nouvelles fonctions il y a deux semaines en remplacement du défunt Ali Tounsi, assassiné le 25 février dernier dans son bureau, le général-major Hamel veut « une meilleure cohésion et coordination » entre les différents services de l'institution. Dans une allocution lue en son nom par le directeur de la formation, le commissaire divisionnaire Lakhdar Dehimi, le directeur général de la Sûreté nationale indique ainsi que la restructuration des services doit assurer une bonne coordination et une meilleure planification des actions de la police. Pour lui, un bon organigramme doit nécessairement être accompagné de modes de gestion modernes du matériel et de l'infrastructure. « Il est nécessaire d'adopter une politique d'actions cohérentes et souples, capables de s'adapter aux mutations locales que connaît la société algérienne et aux défis imposés par la mondialisation dans ses dimensions économiques et sociales », a-t-il souligné, estimant que « les premiers pas vers la réalisation de la cohésion et de l'harmonie se traduisent par la réorganisation des services en définissant les missions et les responsabilités et en clarifiant les relations administratives et pratiques afin d'éviter l'amalgame, de préciser et de définir les actions et les prérogatives, et ce, sur la base d'un organigramme qui prend en considération la spécificité et la nature des missions sensibles qui incombent à l'institution ». Cette réorganisation permettra ainsi de clarifier les missions de chaque service. Autrement dit, le patron de la police veut mettre un terme à la gestion anarchique, à l'improvisation et à l'imbrication des responsabilités. Pour ce faire, un nouvel organigramme sera donc mis en place. Selon le nouveau DGSN, ce nouveau schéma organisationnel prendra en considération la nature et les spécificités des missions sensibles dont est chargée l'institution. Les critères de promotion aux postes de responsabilité seront clairement définis. Ils sont de nature à permettre l'émergence de nouvelles compétences. Insistant sur les ressources humaines, le général-major Hamel promet de mettre tous les moyens pour garantir un meilleur cadre socioprofessionnel à l'ensemble des employés de l'institution : « La direction accordera un intérêt particulier aux préoccupations sociales du corps de la police et œuvrera à leur prise en charge en s'attelant à améliorer et à promouvoir les conditions socioprofessionnelles pour que le policier puisse accomplir sa mission. » Le système de gestion effectif des ressources humaines sera désormais basé sur le diagnostic des besoins aux plans qualitatif et quantitatif. Ce système de gestion vise à assurer un cadre de vie meilleur pour les agents, de sorte à ce qu'ils puissent se concentrer davantage sur leurs missions et faire preuve de plus de motivation et d'efficacité dans l'accomplissement de leur devoir professionnel. Mais en même temps, le patron de la DGSN se montre intransigeant en ce qui concerne la discipline au sein du corps, appelant les policiers à traiter avec dignité les citoyens. Dans ce sens, la DGSN compte promouvoir la formation en vue de développer le corps de la police et ses connaissances en matière de lois. Abordant la situation sécuritaire du pays, le directeur général de la Sûreté assure que l'établissement de la sécurité et la lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes actuelles, notamment le crime organisé, sont en tête des préoccupations de la haute autorité du pays. Il relève le « rôle important et sensible » qu'ont les services de police dans la prévention du crime et le maintien de l'ordre public. Il a par ailleurs assisté à la cérémonie de sortie d'une promotion de maintien de l'ordre public à la direction des unités républicaines d'El Hamiz, baptisée du nom du défunt Ali Tounsi, auquel il a rendu un grand hommage. La promotion comprend 3200 élèves dont 100 agents féminins de l'ordre public formés dans le maintien de l'ordre et la réorganisation. La cérémonie, qui s'est déroulée en présence de plusieurs ministres, dont celui de l'Intérieur Ould Kablia, a été marquée par des parades et des exhibitions d'arts martiaux.