L'Algérie, qui assure la présidence de la conférence de l'Opep, a réitéré, dimanche, son appel aux producteurs de pétrole en vue de conclure un accord pour stabiliser le marché. Les pourparlers entre l'Arabie Saoudite et la Russie se poursuivent en vue de la tenue d'une réunion de l'Opep+ visant à sceller un nouvel accord autour d'une réduction de la production d'environ 10 millions de barils par jour, soit environ 10% de la production mondiale, pour stopper la chute des prix. Les deux rivaux reviennent ainsi à la table des négociations, après une guerre autour des parts de marché ayant aggravé la chute des prix de l'or noir, déjà affaibli par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Ils exigent cependant la participation des Etats-Unis et d'autres grands producteurs hors Opep, tels que la Norvège et le Canada, pour sceller un accord élargi, ce qui risque de faire échouer l'entente souhaitée par les pays producteurs, au vu de l'opposition manifestée par le président américain. En effet, bien qu'il ait initialement appelé à l'accord, en initiant une médiation entre Russes et Saoudiens, Donald Trump s'est encore une fois attaqué à l'OPEP et a menacé de représailles, en cas d'absence d'accord, pour protéger l'industrie énergétique américaine. Une source américaine rapportait vendredi, à l'issue d'une réunion à la Maison-Blanche avec les dirigeants des grandes compagnies pétrolières américaines, que l'administration Trump ne mène pas de négociations avec l'Arabie Saoudite ou la Russie en vue d'un tel accord et souhaite au contraire que les deux pays parviennent eux-mêmes à une entente. L'Algérie appelle à un accord L'Algérie, qui assure la présidence de la conférence de l'Opep, a réitéré dimanche un appel aux producteurs de pétrole en vue de conclure un accord pour stabiliser le marché. «L'Algérie, qui assure la présidence de la conférence de l'OPEP, lance un appel à tous les producteurs de pétrole pour saisir l'opportunité de la réunion, prévue le 9 avril, pour privilégier le sens des responsabilités et aboutir à un accord sur une réduction de la production pétrolière qui soit globale, massive et immédiate», a déclaré le ministre de l'Enregie, Mohamed Arkab, cité dans un communiqué du ministère. L'Algérie «œuvrera, comme par le passé, à rapprocher les points de vue, rechercher les solutions consensuelles et contribuer à tout effort qui permettra de stabiliser le marché pétrolier, pour le bénéfice des pays producteurs et des pays consommateurs», a-t-il soutenu. Le ministre a souligné, rapporte le communiqué, que le marché pétrolier fait face à une chute de la demande d'un niveau inégalé par le passé, en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'activité économique mondiale et des mesures de confinement prises par de nombreux pays. Il a ajouté que le marché faisait face également à une augmentation de la production mondiale de pétrole, due à la volonté de certains pays de produire au maximum de leur capacité. «Ce double choc a induit une baisse drastique des prix pétroliers, une baisse qui sera encore plus accentuée dans quelques semaines, lorsque les capacités de stockage de pétrole, en terre et en mer, seront saturées, conduisant à une dislocation durable de l'industrie pétrolière», a observé M. Arkab. Etant «consciente de cette situation et des risques qui y sont associés, et de ses conséquences sur les peuples des pays producteurs de pétrole à un moment où ils luttent contre la pandémie de Covid-19», l'Algérie invite de ce fait les producteurs à un accord sur une baisse immédiate de leur production, a insisté le ministre. Le prix de pétrole reculait hier, après avoir bondi de plus d'un tiers de sa valeur jeudi et vendredi dans le sillage des informations faisant état d'un possible accord de l'Opep+. Cependant, des doutes se sont glissés après le report d'une réunion de l'OPEP+ qui était initialement prévue de lundi à jeudi. Le brut Brent a reculé, hier en matinée, aux alentours de 33 dollars le baril sur la Bourse ICE Futures Europe. Il avait augmenté de 37% la semaine dernière après avoir enregistré une baisse de près de 50% cette année.