Les inspecteurs des douanes, exerçant au port d'Alger, ont surpris hier les autorités en décidant de paralyser les activités portuaires à travers un « refus systématique » d'enregistrer les déclarations douanières, a-t-on appris de source douanière. Cette décision, nous dit-on, a été prise « spontanément » par les inspecteurs liquidateurs du port d'Alger à la suite de leur « convocation » par la brigade économique et financière de la sûreté de la wilaya de Chlef, dans le cadre d'une affaire liée à un trafic d'importation de camions et de tracteurs de moins de trois ans avec de fausses domiciliations bancaires. « Il est important de préciser que nous ne refusons pas de nous mettre à la disposition de la police et de la justice. Cependant, nous voudrions que cela se fasse à Alger et non pas à Chlef. Est-il logique de convoquer tous les inspecteurs liquidateurs en même temps, c'est-à-dire une quinzaine au moins, pour être entendus par la police à Chlef et le même jour ? », a déclaré le secrétaire général du syndicat des douanes SND, Ahmed Badaoui. Pour lui, il y a les commissions rogatoires qui permettent à la sûreté nationale d'entendre les douaniers dans la ville où ils exercent. « Il est vrai que les policiers ne font que leur travail et ils ont besoin de connaître l'avis des douaniers sur cette affaire de trafic de véhicules importés avec de fausses domiciliations bancaires. Néanmoins, il faut comprendre que ces convocations interviennent après une série d'autres qui se sont soldées par des convocations successives devant la police, la gendarmerie et la justice... », a-t-il expliqué. Ce qui est certain, c'est que des réunions marathoniennes entre les inspecteurs liquidateurs et leurs responsables hiérarchiques pour discuter de cette situation ont eu lieu. Une rencontre est prévue aujourd'hui entre les responsables syndicaux et la Direction générale des douanes pour également discuter de ce problème, mais également d'autres questions liées aux anciennes revendications syndicales, à savoir l'augmentation de salaires, la réintégration des corps communs et la hausse du régime indemnitaire. Le principe de deux journées de grève a été arrêté mardi dernier, à Oran, lors d'une assemblée générale des cadres du SND et la date sera fixée aujourd'hui à l'issue de la réunion avec le directeur général au siège de l'administration douanière. Contacté à ce sujet, le directeur régional des douanes, M. Bettahar, a fait état d'un autre son de cloche. Selon lui, « tout est rentré dans l'ordre et rien d'anormal n'a été constaté dans nos bureaux ». Il a même nié toute « perturbation » des services des douanes du port d'Alger, en disant : « Les bons à lever et les déclarations douanières en cette journée du samedi sont là pour le prouver. » Néanmoins, il n'a pas manqué de relever que « certains inspecteurs liquidateurs convoqués dans l'affaire des engins de Chlef ont effectué un arrêt de travail qui est vite rentré dans l'ordre après une réunion au cours de laquelle nous avions discuté de beaucoup d'autres problèmes, pas uniquement de cette affaire ».