Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a promis d'«assainir» le secteur dont il a la charge, notamment son volet relatif à la publicité. Dans une déclaration faite, avant-hier, à Alger, en marge de la cérémonie d'installation de Larbi Ounoughi en tant que nouveau PDG de l'ANEP (Agence nationale d'édition et de publicité), celui-ci a affirmé qu'il va œuvrer «à la mise en place d'un cadre juridique pour la publicité en Algérie et à assainir le secteur en le mettant sur une nouvelle voie empreinte de transparence». Longtemps revendiquée par la presse, la transparence dans la gestion de la distribution de la publicité a de tout temps fait défaut. Si certains réclamaient carrément la levée du monopole de l'Etat sur la publicité, il semble aujourd'hui que les plus hautes autorités du pays n'ont pas opté pour cette voie. Après avoir rappelé que l'ANEP «contrôle environ 75% des activités publicitaires et principalement l'octroi de la publicité», Belhimer a estimé que «dans un pays comme l'Algérie, dont l'économie repose sur la rente pétrolière, il est nécessaire que la publicité – quasiment monopole de l'Etat – soit organisée sur le principe de l'égalité entre opérateurs». Ce qui bien évidemment ne pourrait, si cela se concrétise, qu'être bien accueilli par le plus gros des médias. Longtemps soumise à une gestion «politique», la publicité «étatique» est une manne nécessaire pour la survie de la majorité des titres de presse, notamment depuis 2016 où celle du secteur privé a commencé à s'amenuiser pour devenir presque inexistante depuis plusieurs mois. Il faut rappeler qu'il y a eu, par le passé, des promesses pour «assainir» le secteur, notamment la publicité, mais restées sans suites. Le 3 avril de l'année dernière, au lendemain de la démission de Abdelaziz Bouteflika, Noureddine Bedoui, nommé Premier ministre trois semaines plus tôt, avait évoqué cette problématique lors de sa première réunion. Dans le sillage des «ouvertures» politiques promises, il était question de «l'adoption de la transparence et de l'objectivité dans l'attribution de la publicité publique, sans exclusion, ni discrimination aucune entre l'ensemble des médias publics et privés». A cet effet, Bedoui avait indiqué que «le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a été chargé d'examiner et de mettre en œuvre les outils et mécanismes juridiques, réglementaires et procéduraux dans l'objectif de sa régulation». Rien n'a été fait depuis. Aujourd'hui, Belhimer hérite donc d'un dossier lourd, qui a toujours pesé de tout son poids sur la liberté d'expression. Réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? Les prochains mois nous le dirons…