Abdenour Boussaba, docteur en sciences de l'information et de la communication et maître de conférences, qui assure aussi la fonction d' adjoint au chef de département des sciences humaines à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, estime que la culture de l'enseignement en ligne connaît un peu de retard dans notre pays mais, a-t-il souligné, la situation actuelle exige ce mode de formation pour sauver l'année universitaire. -Durant la période de confinement, pour éviter la propagation du coronavirus, l'université réactive la plateforme d'enseignement à distance pour assurer des cours en ligne, pouvez-vous nous parler de ce mode de formation ? Oui, effectivement, nous avons reçu des instructions émanant de la tutelle pour assurer des cours à distance pendant la période de confinement. D'ailleurs, à Tizi Ouzou, nous sommes en train de mobiliser les enseignants pour mettre sur la plateforme du site de l'université de Mouloud Mammeri, en moyenne, quatre cours et quatre travaux dirigés, dans un premier temps. Puis, nous essayerons de retourner à l'enseignement traditionnel en fonction de l'évolution de la situation imposée par la propagation de la pandémie qui a déstabilisé toute la planète, et ce, compte tenu des blocages suscités à tous les niveaux. D'ailleurs, pratiquement tous les secteurs d'activité sont à l'arrêt car, le problème s'avère véritablement immense. Ainsi, si la situation demeure en état, nous serons obligés de continuer en ligne même les cours du 2e semestre. Selon les instructions du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique liées à cette situation particulière, nous devons absolument mettre en place l'enseignement à distance. Et ce, en diffusant les cours magistraux sur le site de l'université ou trouver un moyen, sur la Toile toujours, pour donner des cours aux étudiants. Il s'agit, en outre, de créer, par exemple, des groupes d'étudiants, sur les réseaux sociaux, facebook, notamment. Et pour ce faire, les enseignants doivent s'inscrire en ligne pour avoir un code d'accès. Cette opération est actuellement en train de se faire. L'administration, de son côté, nous transmet toutes les informations nécessaires à la réussite de cette opération qui s'inscrit aussi, faut-il le préciser, dans une dynamique qui permettrait aux enseignants et aux étudiants de s'adapter avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le domaine de l'enseignement. D'ailleurs, il s'agit d'un moyen inéluctable pour les années à venir surtout lorsqu'on sait que la numérisation gagne de plus en plus de terrain dans l'espace universitaire. -Les enseignants et les étudiants sont-ils prêts pour se lancer directement dans ce mode d'enseignement ? Comme je l'ai dit précédemment, la situation exige ce mode d'enseignement qui est déjà développé dans plusieurs pays et même dans certaines universités en Algérie aussi. Je ne peux pas vous dire que tout le monde est prêt pour se lancer, de plain pied, dans ce mode d'enseignement. Et ce, en raison de la culture de l'enseignement en ligne qui connaît un peu de retard dans notre pays mais, j'estime qu'il était temps de s'engager dans ce genre de formation universitaire. Nous devons rendre cela pratique, car le faire ne relève aucunement de l'impossible. Il suffit seulement d'avoir un minimum de moyens pour travailler dans ce sens. Dans un premier temps, nous devons conjuguer nos efforts pour sauver l'année universitaire via des cours sur le net. Ensuite, nous allons simplifier les informations pour aider les enseignants et les étudiants dans cette aventure pédagogique numérique. Malgré toutes les difficultés qui peuvent surgir durant cette première expérience, nous essayons de lancer cette opération pour le bien de nos étudiants et de notre université aussi. Cette initiative nous donnera également l'occasion de réfléchir à ce mode d'apprentissage en Algérie qui parviendra, à coup sûr, pour diminuer la pression sur le campus à travers l'introduction de l'enseignement à distance qui est, d'ailleurs, parmi les projets du ministère de l'Enseignement supérieur e de la Recherche scientifique. -Y a-t-il des dispositions pratiques prises pour réussir justement la poursuite des programmes via le web ? Nous sommes en train de recevoir toutes les informations et les orientations qui peuvent nous aider à rendre l'enseignement à distance une réalité. Le rectorat nous communique toute information utile pour la réussite de cette opération. Nous, en tant que responsables dans les facultés et les départements, transmettons toutes les données nécessaires aux enseignants qui doivent s'inscrire, au préalable, sur la plate forme et préparer les cours en version électronique afin de les publier directement sur le site de l'université ou bien sur les pages facebook. -Comment préparez-vous la reprise des cours, en enseignement traditionnel, après la fin de cette période de confinement provoquée par le Covid-19? Si la pandémie mondiale du coronavirus persiste encore, nous serons contraints de continuer à diffuser les cours du 2e semestre en ligne aussi pour ne pas perturber l'année universitaire et organiser les examens avant les vacances d'été. Enfin, on peut dire que l'enseignement en ligne est une nécessité pour sauver l'année universitaire.