En attendant, les troupes qui n'étaient pas du secteur (19e et 5e CLZ) devaient préparer, dans la discrétion la plus totale, les positions qui devaient leur servir de base de départ et de repli en aménageant le terrain situé dans un massif boisé non loin de leur objectif de telle sorte à être à l'abri de tout bombardement ennemi préventif. Les détachements affectés à chaque phase se constituèrent, leurs chefs furent désignés et les modalités de leur mise en place furent fixées. Nous nous consacrâmes, Si Mokhtar Kerkeb, commandant la 5e CLZ et moi (puisque nos unités allaient agir ensemble), à faire des tournées auprès de nos troupes pour nous assurer qu'elles étaient bien imprégnées de leur mission et que leur moral était au plus haut. Nous avions remarqué la veille de cette grande opération qu'un de mes adjoints, Si Moussa Hamadache, souffrait d'une sérieuse inflammation de l'œil. Compte tenu de son état, nous lui fîmes remarquer qu'il était dans l'impossibilité de participer à cette action. Il nous rétorqua sur un air désinvolte que son mal était passager et que le lendemain tout allait rentrer dans l'ordre. Et il ajouta que l'on ne pouvait le priver de l'honneur de participer à un pareil événement qui lui rappelait sa brillante participation, l'année précédente, à la prise d'assaut du poste d'El Hamri avec les résultats que l'on sait. Quoi qu'il en soit, je lui ai laissé entendre qu'il devait considérer cela comme un ordre, tout en essayant de ménager son amour-propre. C'était le temps où il y avait des hommes qui revendiquaient le droit d'affronter la mort. Déroulement de l'opération A la tombée de la nuit, nous nous portâmes, le commandant de la 5e CLZ et moi-même vers l'emplacement où était installé le PC du capitaine Abdelghani. Nous y rencontrâmes un certain nombre de moudjahidine parmi lesquels se trouvaient des responsables qui venaient de la Wilaya V, et une équipe de jeunes opérateurs radio (j'ai appris, quelques années après l'indépendance, de la bouche même de l'intéressé, que parmi ces combattants se trouvait l'actuel général Mohamed-Toufik Mediene). Quelque temps après, nous eûmes la surprise de voir arriver le docteur Franz Fanon. Nous étions loin d'imaginer rencontrer le grand militant des causes justes en un tel endroit. Première vague, 21h00 : Les premières salves de ces fameux LTZ (sorte de mortier artisanal) déchirèrent le silence et les ténèbres de cette première nuit, suivies de fortes explosions qui jaillirent de l'intérieur du poste. Puis, ce fut le crépitement des armes automatiques dont les tirs se croisaient, de plus en plus nourris, entre les positions adverses. Quelque temps après, ce fut le tour de grosses explosions d'artillerie dont les flammes formaient une ceinture de feu autour du poste. Très vite, on assiste à un déluge de feu et un vacarme assourdissant, sorte d'orchestre infernal au sein duquel chaque membre exécutait sa partition macabre. Bientôt, au milieu de ce vacarme épouvantable, on vit s'élever du poste une épaisse colonne de fumée traversée par intermittence de flammes. Un incendie s'était déclaré au sein du poste et son développement continu laissait supposer que ses occupants avaient du mal à le maîtriser. Tout près de nous, le poste d'écoute qui s'était mis sur la fréquence du réseau radio ennemi pour suivre des communications en clair, saisit un passage émanant du poste ennemi : une voix qualifiant les obus qui s'abattaient sur eux de “bombes soufflantes”. En effet, ces projectiles se différenciaient nettement des obus de mortier qu'on utilisait habituellement, ce qui explique la perplexité de l'ennemi à identifier l'arme employée. Tandis que les tirs de l'artillerie ennemis se poursuivaient tant autour du poste que dans les profondeurs, notamment sur les axes de repli que nos troupes étaient supposées emprunter pour rejoindre leurs bases, le crépitement des armes automatiques diminua progressivement. Quelques rafales de mitrailleuses lourdes partaient sporadiquement des blockhaus ennemis, continuant à balayer nos positions d'attaque, déjà évacuées en quelques minutes par nos troupes. Sachant à l'avance que l'action de nos troupes allait se dérouler en terrain peu accidenté, à partir pratiquement de la clôture de barbelés du poste, compte tenu de la faible portée de nos LTZ, il fallait la mener d'une manière brève et brutale, puis pour ne pas donner prise aux tirs ennemis, s'évanouir dans la nature par petits paquets et dans plusieurs directions. Les consignes étaient strictes quant au ramassage des blessés et des morts qu'il fallait à tout prix diriger sur les postes de secours implantés en conséquence. A ce moment, nous vîmes passer à proximité du PC un petit groupe de combattants qui venaient de participer à cette action et l'un d'eux soutenu par deux de ses camarades avait le visage noirci par ce qui semblait être une brûlure. Nous apprîmes qu'il avait été touché par inadvertance par la flamme provoquée par le départ de l'obus de son LTZ. Le Dr Fanon, qui était présent, se porta vers le blessé et fit le geste de lui enfoncer les doigts dans les yeux. La réaction du blessé se traduit instantanément par un recul de la tête, ce qui fit comprendre que sa vue n'avait pas été atteinte par la brûlure. C'est alors qu'il lui tapota amicalement l'épaule et lui dit en souriant : “Tu t'en es bien sorti, va maintenant te faire soigner pour tes brûlures”, en l'assurant qu'elles étaient superficielles " Bientôt, les tirs des armes automatiques se turent et seules quelques explosions d'artillerie déchiraient ça et là le silence de la nuit, y compris des détonations plus lointaines qui nous parvenaient des postes voisins que les autres unités avaient soumis à leurs harcèlements. Pendant ce temps se mettait en place le dispositif d'attaque de la deuxième vague. Des colonnes de fumée et des lueurs de feu continuaient à s'élever du poste. Deuxième vague : 22h00 Déclenchement des tirs de canons 57 mm S/R qui frappèrent de plein fouet les blockhaus ennemis qui furent simultanément soumis aux tirs de nos armes automatiques pour assurer la couverture de nos canons facilement repérables. Nos combattants devaient coller au plus près du poste de telle sorte à échapper pendant l'attaque à l'artillerie de l'ennemi qui devait, pour des raisons de sécurité, observer une certaine distance par rapport aux positions de ses troupes. Les blockhaus qui se distinguaient nettement du haut de la muraille du poste, notamment durant les tirs de leurs mitrailleuses, étaient soumis à de puissants matraquages de nos canons, dont on pouvait remarquer les impacts à chaque explosion de leurs roquettes. L'artillerie ennemie redoubla de férocité en balayant tous les environs du poste, débordant largement sur le territoire tunisien où les habitants des campagnes à portée de canon s'enfuyaient de leurs lieux d'habitation dès qu'ils entendaient au loin des grosses détonations qui pouvaient être le prélude à leur propre bombardement. Tandis que les tirs directs allaient en diminuant, un nuage de fumée auquel se mêlaient des flammes continuait à s'élever du poste. On supposait que les hommes qui s'étaient chargés d'éteindre le feu durent se mettre à l'abri lors de la deuxième attaque, ce qui raviva davantage l'incendie. L'écoute des conversations radio de l'ennemi faisait ressentir le climat de panique qui régnait à l'intérieur du poste. Puis, comme après la première attaque, les armes légères et semi-lourdes se turent à nouveau et seules des explosions d'artillerie continuaient à s'abattre ça et là, tentant probablement d'atteindre nos combattants. Pour faire croire à l'ennemi qu'il s'agissait de la dernière attaque et disposer d'un peu plus de temps pour le lancement de la troisième vague, qui allait mettre en action des armes plus lourdes, nous nous accordâmes un délai de presque deux heures entre le décrochage de la deuxième vague et la mise en place du dispositif d'attaque de la 3e vague. Troisième vague : 00h00 Entrée en action des canons de 75 mm S/R des deux CLZ. Tandis que l'incendie du poste n'était pas encore maîtrisé puisque une épaisse fumée continuait d'y échapper, nos canonniers accompagnés de groupes de protection déclenchèrent à l'unisson leurs tirs sur les blockhaus qui subissaient à nouveau un violent matraquage, mais cette fois avec des armes plus puissantes compte tenu de la plus grande portée de ces armes et de la visibilité des cibles que l'incendie éclairait. Les hommes purent mieux choisir leur position de tir en fonction de la topographie des lieux en tentant d'obtenir un maximum d'efficacité tout en réduisant leur vulnérabilité. Ceci, d'autant qu'il fallait également éviter d'utiliser les mêmes positions que les vagues précédentes déjà repérés par l'ennemi. Celui-ci, à travers ses communications radio manifestait de plus en plus son inquiétude, persuadé que la puissante attaque qui se déroulait constituait une préparation de feu qui allait être suivie d'un assaut final. Ce dernier donc était attendu d'un moment à l'autre. Cette impression se vérifia par le survol des lieux de combat d'avions “B26” qui larguèrent à tour de rôle des lucioles (fusées) qui en descendant lentement du ciel éclairaient toute la contrée, comme si on assistait au lever du jour. Tandis que leur ronde se poursuivait, on nous signala un mouvement de colonnes blindées venant des postes implantés sur les barrages électrifiés. Elles avançaient prudemment par petits bonds sachant qu'elles pouvaient à tout instant sauter sur une mine et tomber dans une embuscade. Cette manœuvre semblait plus viser à rassurer les occupants du poste ravagé par l'incendie, qui vivaient dans l'espoir d'être secourus, que constituer une menace réelle pour nos troupes. Sur le chemin qui nous conduisait, Si Mokhtar Kerkeb et moi, vers les positions où nous devions mettre en batterie les mortiers du bataillon et ceux de la 5e CLZ pour exécuter la 4e vague prévue à 0h30, nous croisâmes un groupe de djounoud qui faisaient partie de la vague des canons 75 S/RT, qui transportaient un corps sur une civière. Quelle fut notre surprise d'apprendre que ce corps était celui de mon adjoint Si Moussa Hamadache, qui avait rendu l'âme au cours de la dernière attaque. Alors qu'il dirigeait, nous dit-on, un groupe de canons 75 S/R, il avait reçu une rafale de mitrailleuse lourde en pleine poitrine. Sous l'éclairage des lucioles qui continuaient à être larguées par les B26, je pus voir le visage serein d'un homme portant un pansement à l'œil et qui semblait dormir paisiblement. Et dire que la veille je lui avais recommandé avec insistance de ne pas participer à cette action. Il venait de compléter la longue liste des martyrs de notre unité et ceux de notre révolution. Nous reprîmes peu après le chemin qui nous conduisait vers nos positions, installâmes nos mortiers et procédâmes à leur réglage sur le poste ciblé qui apparaissait nettement à la lumière des lucioles et de l'incendie qui continuait à sévir. Il ne restait plus qu'à attendre l'heure fixée. Quatrième vague : 00h30 Entrée en action des mortiers 81 mm. A l'heure prévue, les 12 mortiers ouvrirent le feu, chacun tirant une quinzaine d'obus dits “de grande capacité”. En l'espace de 3 minutes, ce fut un déluge de feu qui s'abattit sur le poste. Le lieu ressemblait au cratère d'un volcan en pleine éruption. Aussitôt après, l'incendie reprit de plus belle et c'est carrément d'énormes flammes qui s'élevèrent dans le ciel. Une fois la mission accomplie, les armes furent démontées et nous nous repliâmes rapidement avant la riposte ennemie. Celle-ci ne tarda pas à se manifester, ciblant les positions que nous venions de quitter avec une rare violence. Cette concentration de tirs d'artillerie se voulait être la réplique à ce que nous venions de leur faire subir. Notre avantage sur l'ennemi résidait dans notre extrême mobilité, alors que lui était dans une cage certes très fortifiée mais dont il était prisonnier. Sur notre chemin de repli, nous rencontrâmes un groupe faisant partie de la vague de canons 75 S/R qui accompagnaient des blessés dont un était porté sur le dos de l'un d'entre eux. Extenués par les efforts qu'ils venaient de faire, en se relayant pour porter le blessé, ils déposèrent un moment leur lourd fardeau pour reprendre leur souffle. M'approchant de lui, accompagné toujours du commandant de la 5e CLZ (Kerkeb), je m'aperçus que c'était un de mes chefs de section d'armes lourdes qui, atteint par un projectile dans la colonne vertébrale, n'avait plus l'usage de ses membres inférieurs. Conscient du fardeau qu'il présentait pour ses camarades qui étaient à bout de force, il les exhortait à le cacher dans un buisson et à poursuivre leur chemin avec les autres blessés qui eux, à ses yeux, avaient plus de chance de s'en sortir. Je leur ordonnai de le hisser sur mon dos et en nous relayant avec Mokhtar Kerkeb, sous le pilonnage incessant de l'artillerie ennemie, nous parvînmes, exténués, à notre tour jusqu'au poste de secours de la frontière où il fut pris en charge. Il devait être 2h du matin environ, alors que nous marchions Si Mokhtar et moi, le long de la route qui longeait le frontière algérienne, légèrement au nord de la localité tunisienne de Sakiet Sidi Youcef, nous vîmes s'arrêter un véhicule roulant tous feux éteints. “Alors, nous dit un des passagers, tout va bien ?” Nous reconnûmes la voix du colonel Boumediène qui nous avait également reconnu (puisqu'il connaissait personnellement tous les chefs d'unité de combat et souvent même leurs adjoints). Poursuivant : “L'opération s'est-elle bien passée ?” Il avait suivi de quelque part son déroulement et, probablement, était fortement impressionné par la violence des combats et la vue de ces lucioles que larguaient sans cesse les avions B26 sur le champ de bataille et les lueurs d'incendie du poste qu'on voyait de très loin. Tout cela présentait un spectacle qui rappelait quelque peu certaines scènes du dernier conflit mondial. Nous lui répondîmes que toutes les modalités de l'opération ont été exécutées et que l'objectif principal qu'on s'était fixé, à savoir infliger le maximum de pertes à l'ennemi, semble avoir été atteint, comme on pouvait le voir sous nos yeux. Quant à nos pertes, nous sommes en train de rejoindre nos troupes et le bilan définitif sera connu dans la matinée. Sur ce, nous nous séparâmes non sans avoir remarqué sur son visage souriant un air de satisfaction. Malheureusement, vers 3h du matin, au moment où les éléments du 19e bataillon et de la 5e CLZ se regroupaient sur la piste pour faire mouvement vers leur secteur d'origine, ils furent surpris par un bombardement de l'artillerie ennemie qui nous causa quelques pertes. Arrivé sur les lieux de notre implantation habituelle, nous pûmes établir un bilan de nos pertes qui, n'eut été le dernier bombardement surprise, auraient été réduites eu égard au volume des forces engagées et à l'ampleur de l'opération. Quant aux pertes de l'ennemi, elles ont dû être lourdes, notamment sur l'objectif principal, puisque en plus des gros dégâts matériels dus notamment à l'incendie provoqué par nos bombardements, on a pu les mesurer dès le lever du jour à travers l'arrivée des colonnes de secours et les nombreuses rotations d'hélicoptères chargés entre autres de l'évacuation des blessés. Enfin, le signe le plus patent de l'effet de notre opération fut l'évacuation définitive, deux à trois mois après, du poste et sa destruction par l'ennemi. Conséquences politiques de l'action militaire, notamment lors des négociations de Lugrin (20 au 28 juillet 1961) Comme je l'ai évoqué au départ, l'action miliaire de l'ALN et de nos fidayïne en France n'avait pas d'autre but que politique. Comme le disait le célèbre stratège allemand (Von Clausewitz) du XIXe siècle dans son livre De la guerre, “celle-ci est la continuité de la politique par d'autres moyens”. Il faut rappeler aux jeunes générations que la puissance coloniale qui avait utilisé tous les moyens pour garder l'Algérie française ne dut se résoudre à prendre langue sérieusement avec son adversaire, longtemps affublé de tous les noms les plus méprisants (fellagha, hors-la-loi, terroriste, criminel, bandit, etc.) qu'une fois convaincue que la solution militaire était impossible, puisque le peuple était résolu à la poursuivre quel qu'en soit le prix et la durée (l'action qu'on vient d'évoquer en est si besoin la preuve). Il ne restait plus que la solution politique qui ne pouvait être que le fruit de négociations entre les deux parties. Et c'est dans cette optique que fut décidée la rencontre dite de Lugrin qui devait durer du 20 au 28 juillet 1961. C'est à cette occasion, et bien avant, que furent lancées ces grandes opérations pour conforter nos négociateurs. Pourtant, la partie française a, à cette occasion, décrété un cessez-le-feu unilatéral dans le but de nous amener à en faire autant. Nous nous sommes bien gardés à ne pas rentrer dans ce jeu, en lui signifiant, à travers la poursuite des actions militaires : pas d'arrêt des combats tant que nous n'avions pas atteint le but fixé par la proclamation du 1er Novembre, à savoir l'indépendance du pays. Il ne fait pas de doute que les forces combattantes dont disposait l'ALN, notamment aux frontières, soit une trentaine de bataillons à l'Est et une dizaine à l'Ouest auxquelles s'ajoutait un système logistique performant, ont constitué incontestablement un appui non négligeable à l'action politique, qui a été elle-même menée de manière remarquable et ce, en dépit du différend qui opposa, à partir de l'année 1961, l'état-major général au GPRA. La crise qui régnait entre les deux parties n'avaient en rien entamé notre ardeur au combat qui fut mené avec abnégation jusqu'à son terme. Conclusion Il faut donc rendre un hommage unanime à tous ceux qui ont participé à cette grande épopée sur tous les fronts, avec une mention particulière à ceux qui versèrent leur sang, endurèrent les pires souffrances, et consentirent le sacrifice suprême. Il y a ceux qui restèrent handicapés à vie, parmi lesquels ce brave chef de section gravement blessé, que nous avons Si Mokhtar Kerkeb et moi porté tour à tour sur nos épaules lors de cette bataille, et que j'ai eu le bonheur de revoir après l'indépendance, certes dans un fauteuil roulant et qui malgré son invalidité respirait la joie de (sur) vivre. Je voudrais enfin associer à mes pensées le regretté docteur Mohammed Seghir Naccache qui vient de nous quitter récemment, qui, en tant que directeur de la santé militaire aux frontières Est, a su rendre d'éminents services en mettant en place un système sanitaire efficient, sauvant ainsi la vie de milliers de blessés dont j'eus l'honneur de faire partie. En tant que notre aîné, il a toujours été pour nous un exemple d'abnégation et de grande rigueur morale, même si l'ingratitude humaine s'est, à certains moments de sa vie, acharnée sur lui. Pour ceux qui l'ont connu, son souvenir restera impérissable. J'ose espérer, à l'automne de ma vie, voir un jour un grand établissement hospitalier porter son nom.