Au total, ils sont six foyers de Covid-19 à être enregistrés au niveau de la wilaya de Annaba, a-t-on appris du directeur de la santé et de la réforme hospitalière. Outre les trois premiers foyers des localités d'El Fakharine, Bouzaroura et Aïn Sayad, trois autres ont été découverts en fin de semaine dernière, dont les cités Plaine Ouest (Les Allemands), 8 Mai 45 et la commune d'El Bouni. «C'est au moins une famille par foyer qui est contaminée par le Covid-19. Avec un total de six foyers, la situation n'est guère maîtrisable sachant que toutes ces cités sont concernées par le commerce informel», s'inquiète un praticien hospitalo-universitaire spécialiste en infectiologie. Comment expliquer cette recrudescence de contamination dans la wilaya de Annaba après un calme qui aura duré plusieurs semaines ? «C'est l'inconscience des habitants et la négligence des autorités locales, notamment la police en milieu urbain», s'insurgent des médecins. En effet, à constater le retour en force des charrettes de fruits et légumes, des vendeurs à la sauvette des ustensiles et autres objets de ménage à la veille du mois du Ramadan, l'on est en droit de tirer la sonnette d'alarme. «Il faut voir les bousculades des gens devant ces charrettes face à la mosquée fermée de Oued Forcha, à quelques pas de la 12e sûreté urbaine, pour justifier le nombre de contamination allant crescendo. Dans cette même cité, la police s'est déplacée dernièrement en nombre, sans avis préalable, avec des agents de l'APC pour enlever un grillage, placé par une famille pour éviter les regroupements des jeunes malfrats qui encouragent la propagation du Covid-19. Ce qui n'est pas le cas lorsqu'il s'agit des charrettes. D'un côté, on appelle sans arrêt au respect du confinement et la fermeture des commerces, et de l'autre on encourage tacitement le retour du commerce informel, banni totalement par Mohamed Salamani, l'ex-wali de Annaba», tonitruent les habitants de ces cités. Comble de l'ironie, on interdit, toujours à Annaba, le transport des matériaux de construction, dont la prestation, limitée en intervenant, ne représente aucun risque de contamination. Outre le blocage des chantiers, les chauffeurs de camion et ceux qui, au plus sont deux ou trois, chargent et déchargent les matériaux sont pénalisés. Journaliers en majorité, ils chôment depuis le début de cette décision avec des appréhensions financières justifiées à l'approche du mois sacré. Par contre, outre l'anarchie dans la distribution de la semoule, on tolère le bousculement des «pauvres» devant le service d'état civil pour le retrait des imprimés et dépôt des dossiers à l'effet de bénéficier des 10 000 DA d'aide. N'est-ce pas là une contradiction dans les mesures prises pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus ?