Un voilier français qui tentait de faire escale dans le nouveau port de Sidi Lakhdar a failli ne plus repartir. Arrivé lundi dernier en provenance d'Espagne, le voilier cherchait un port d'accostage afin de s'approvisionner en carburant et en denrées alimentaires et reprendre sa croisière à travers la Méditerranée. Mal lui en prit car sitôt engagé dans la passe du port de Sidi Lakhdar, il se fera prendre la quille dans le fond sableux et peu profond du passage. Il aura fallu l'intervention d'un navire des gardes côtes algériennes ainsi que le recours à deux gros sardiniers présents au port pour parvenir à le déséchouer. La mésaventure de ce voilier à bord duquel se trouvaient deux navigateurs met, encore une fois, en exergue les grandes difficultés que vivent les équipages des bateaux de pêches contraints de faire de cette structure leur port d'attache. Ce n'est un secret pour personne qu'à l'origine de ce problème se trouve le mauvais choix du site de construction de cette infrastructure. Dragage régulier Situé à proximité d'une énorme dune de sable, le port de Sidi Lakhdar nécessite la présence permanente d'un engin de dragage qui doit régulièrement dégager la passe où s'amoncellent du sable ramené par les courants marins pernicieux. Notons également l'absence de toute signalisation indiquant la profondeur oscillante du tirant d'eau à l'entrée du port. En réalité il s'agit d'un faux prétexte car le fait de le signaler signifierait que l‘infrastructure n'est pas conforme, ce qu'aucune administration ne pourra endosser sans se déjuger. Personne ne peut imaginer ce qui se serait passé si le voilier était parvenu à hauteur du port durant la nuit. Il aurait tout simplement obstrué la passe empêchant tout accès pour la flottille de pêche qui se trouvait au large en quête d'une improbable prise. C'est d'ailleurs au-delà de 22 heures que les équipes de secours en coordination avec les gardes côtes ont enfin réussi à le dégager de cette « mauvaise passe » au prix d'efforts soutenus.