En sillonnant le globe, l'équipe à bord souhaite contribuer à l'application des accords de Kyoto pour la préservation de la diversité biologique. L'Algérie fait partie d'une expédition scientifique mondiale. Le voiler Tara Océans, qui parcourt les eaux du globe, a accosté jeudi dernier au quai d'Alger. Cette escale de trois jours servira à prendre quelques échantillons des eaux pour des analyses scientifiques. «Notre objectif, à travers cette escale, est de connaître la nature et la composition biologiques des eaux», a déclaré le directeur scientifique, Eric Karsenti, lors d'un point de presse organisé à l'arrivée du voilier Tara Océans jeudi dernier au port d'Alger. Selon lui, l'Algérie est un des points d'échantillonnage de la recherche scientifique pour mieux identifier l'état des eaux et découvrir la diversité de la biologie. «Notre équipage est intéressé par l'Algérie qui demeure un point de passage pour le voilier, lequel traverse cette zone où nous aurons à comparer la biodiversité par rapport aux autres zones comme l'Espagne, la France, le détroit de Gibraltar et l'Atlantique», a expliqué M.Karsenti, considérant que l'Algérie est une zone de transition entre la Méditerranée et l'Atlantique. Lancé le 5 septembre dernier à partir de Lorient, le voilier Tara Océans aura une mission d'expédition de trois ans pour parcourir les différents océans du globe. Composée d'une équipe scientifique internationale et multidisciplinaire qui associe les océanographes, les biologistes, généticiens et physiciens de différents laboratoires de renommée mondiale, l'expédition vise à faire un état des lieux de la vie océanique. Selon M.Karsenti, cette expédition scientifique est menée sous les auspices du Programme des Nations unies pour l'Environnement (Pnue). Elle ambitionne d'apporter des réponses aux questions climatiques et d'approfondir les connaissances de la biodiversité marine. «Cet écosystème complexe est menacé par le réchauffement climatique et la pollution», a-t-il dit, précisant que l'expédition permet ainsi de formuler des «propositions urgentes pour la protection de la planète». Pour M.Karsenti, les solutions peuvent venir des conclusions de l'expédition à même «d'aider les hommes politiques et les peuples dans le but de prendre conscience de la globalité de la planète en ajustant leurs comportements pour la préservation de la Terre». L'équipe à bord souhaite contribuer à l'application des accords de Kyoto par les Etats-Unis et la Chine qui sont les pays les plus polluants. Faisant une évaluation préliminaire, M.Karsenti estime qu'«il faut tirer la sonnette d'alarme pour préserver la nature océanique qui est sérieusement menacée». Comme il appelé les dirigeants à prendre en charge cette préoccupation dont les conséquences risquent d'être néfastes sur l'humanité à moyen terme. L'expédition de Tara Océans a un double objectif, à savoir relever des échantillons sur les eaux et diffuser le message sur la nécessité de préserver l'environnement. D'ailleurs, l'équipe de scientifiques a eu des entretiens avec des responsables du ministère de l'Environnement. Le voilier qui provenait de Tanger (Maroc), se dirigera après Alger vers Barcelone, Nice, Tunis, puis Naples et Malte pour ce qui concerne le Bassin méditerranéen.