La date du procès en appel des deux groupes condamnés de 2 à 8 ans de prison ferme dans l'affaire des émeutes de Sidi Salem (El Bouni) a été fixée respectivement pour demain et le 3 août prochain. Ces dates ont été programmées, selon des sources judiciaires, après que le nouveau président de la cour de Annaba leur ait rendu visite à la prison de Bouzaâroura (El Bouni), où ils sont emprisonnés depuis la fin du mois de juin dernier. Les familles des 43 détenus, dont un gendarme, un militaire et 4 mineurs, qui ont qualifié ces peines de « lourdes » ne comptent pas rester sans action. Elles ont lancé un appel, selon elles, aux autorités locales et nationales à l'effet de les sensibiliser sur le caractère « sévère » qui a marqué ce procès. D'autres crient à qui veut les entendre que leurs enfants ayant été arrêtés et condamnés dans le sillage de cet événement n'avaient pas participé aux émeutes qui ont secoué la localité de Sidi Salem, car tout simplement ils n'y habitent pas et n'ont rien à voir avec le problème de relogement, objet de ce mouvement de colère. Enfin, il y a d'autres familles de détenus plus radicales qui menacent de recourir à la grève de la faim si les mêmes lourdes peines venaient à être reconduites en appel à l'encontre de leur progéniture. C'est dire que cette affaire complexe, dans laquelle se mêlent l'atteinte à l'emblème national au déploiement du drapeau français ou encore la destruction des biens de l'Etat, n'a pas encore livré tous ses détails. « Qu'ils apportent la preuve que le drapeau national a été brûlé ? Sidi Salem est la seule localité dans la wilaya de Annaba qui dispose d'un cimetière de chouhada. Ce qui atteste de son passé glorieux durant la guerre de Libération », défie un parent de détenu qui reconnaît néanmoins que le drapeau français a été brandi durant le mouvement de protestation. Pour lui, cette dernière action a été motivée par des propos provocateurs proférés par un responsable à la daïra d'El Bouni. Ainsi, Sidi Salem, cette localité populaire créée en 1957 par le colonisateur français, est toujours marquée par la désolation. Bien qu'elle ait servi de cadre à l'ouverture de la saison estivale de cet été, Sidi Salem demeure toujours triste. « D'aucuns attendent le procès en appel qui sera abrité par la cour de justice de Annaba et espèrent un heureux épilogue à un mouvement de colère qui a dérapé par la volonté d'une poignée de jeunes frustrés et surtout inconscients », affirme Hocine, un jeune cadre qui a participé à l'effort de ramener au calme les jeunes émeutiers au lendemain du déclenchement du mouvement de colère.