Après avoir été membre du think tank International Crisis Group (juillet 2018 – mars 2019), présidé par l'Américain Robert Malley, le diplomate algérien Ramtane Lamamra a rejoint, cette semaine, le conseil d'administration du prestigieux Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Stockholm International Peace Research Institute – Sipri). L'annonce a été faite, dans la nuit du 23 avril, par un tweet du Sipri. Le think tank suédois est spécialisé dans les questions d'armement. «Je suis honoré et heureux de faire partie d'une telle équipe», a commenté l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, qui vient tout juste de renoncer au poste d'émissaire des Nations unies pour la Libye. M. Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères de 2013 à 2017, est le seul représentant africain à la direction du Sipri. Il occupe actuellement le poste de haut représentant de l'UA «pour faire taire les armes à feu en Afrique d'ici 2020». Il est aussi membre du Conseil consultatif de haut niveau du secrétaire général des Nations unies sur la médiation. «Nous sommes extrêmement honorés que l'ambassadeur Lamamra ait accepté notre invitation», a salué de son côté le président de l'institut, Jan Eliasson. L'ancien vice-secrétaire général des Nations unies (2012-2016) se félicite que le diplomate algérien «apporte une connaissance et une expertise approfondies de sa longue et distinguée carrière, en particulier dans les questions-clés de la paix et de la sécurité, telles que la médiation et la prévention des conflits». Spécialiste de l'Afrique, Ramtane Lamamra, 67 ans, participe depuis de nombreuses années à des opérations de médiation, comme la crise entre le Mali et le Burkina Faso en 1985, ou le différend frontalier entre le Tchad et la Libye. Il s'est aussi impliqué au Libéria en tant qu'envoyé spécial de l'Union africaine (UA) entre 2003 et 2007, une mission à l'issue de laquelle il a été nommé deux fois commissaire à la paix et à la sécurité de l'organisation continentale, poste qu'il a occupé jusqu'en 2013. En tant que ministre algérien des Affaires étrangères, il a également joué un rôle décisif dans le rapprochement des points de vue des protagonistes de la crise malienne. Rapprochement qui a permis la signature d'un accord de paix en 2015.