C'est sans doute dans le souci d'assainir et d'entretenir les quartiers d'Alger, d'améliorer le cadre de vie du citoyen et de développer le sens de la « responsabilité collective et de la citoyenneté » que le ministère de la Solidarité et de l'Emploi vient d'initier un projet au profit des jeunes sans-emploi de la capitale et de cinq autres grandes villes du pays comme première expérience. Baptisée « Blanche Algérie », cette initiative fait suite à un constat d'abandon dont les cités algéroises et les agglomérations de l'Algérie profonde, ont fait l'objet ces dernières années. L'initiative propose « d'impliquer davantage le citoyen par l'intéressement aux opérations d'assainissement et d'embellissement de son environnement ». Il s'agit, selon M. Benachenhou, le chargé de la communication du département d'Ould Abbas de « promouvoir les initiatives des citoyens et les qualifications individuelles et collectives en les regroupant dans le cadre de microentreprises ». « La priorité est donnée aux jeunes sans-emploi des quartiers populaires et défavorisés de la capitale et d'autres villes du pays. Cela leur permettra de se prendre en charge à travers la création de microentreprises spécialisées dans l'assainissement et l'embellissement de leur environnement immédiat », tient à préciser notre interlocuteur tout en assurant que son département est prêt à accorder le financement aux jeunes sans emploi, afin de les inciter à s'impliquer davantage dans la gestion de leur cité. « Ce n'est pas fortuit si notre choix s'est porté, lors du lancement de cette opération le 24 mars dernier, sur les quartiers de Diar Echem's à El Madania et La Glacière à Bachedjerah. L'insalubrité dans ces deux quartiers populaires étant des plus élevée, les citoyens doivent se prendre en charge eux-mêmes dans des opérations d'assainissement et d'entretien. » A cet effet, une réunion entre Ould Abbas, les autorités locales des deux communes et les jeunes chefs d'entreprise ou désireux investir dans ces créneaux, a eu lieu. « Le processus de mise en œuvre du projet est enclenché », atteste notre interlocuteur, tout en précisant qu'une étude et un dispositif d'accompagnement du ministère est « nécessaire ». Notre interlocuteur précise que le nombre de demandes est très important provenant de « jeunes sans-emploi des quartiers populaires », à l'instar de ceux de Bab El Oued. Vingt-quatre propositions relatives aux activités dans lesquelles les sans-emploi peuvent investir leur sont soumises. Des activités ayant trait à la collecte, au transport et au tri des ordures ménagères, au traitement des eaux usées, à l'implantation et à la gestion des dépotoirs collectifs, à l'entretien et l'assainissement permanents des immeubles et quartiers et à la mise en place des services de gestion des agents de sécurité des quartiers et immeubles. Les activités de ces entreprises s'étendront plus tard au traitement des déchets dangereux, au nettoyage des plages, à la création et à l'exploitation de petites unités commerciales de vente de produits de nettoyage et de décoration et à l'implantation de toilettes publiques dans les grandes agglomérations. Ould Abbas compte ainsi créer 4 440 microentreprises et 50 000 nouveaux postes d'emploi dans 220 communes. Les jeunes sans-emploi doivent se rapprocher de la direction générale de la solidarité nationale en sa qualité de comité chargé de la mise en œuvre du projet et dont le siège est situé au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Un réseau de contacts sera développé ultérieurement dans toutes les wilayas du pays, conclut notre interlocuteur. (021)44-96-14 ou (021)56-41-96