Les trois derniers coups seront donnés, ce samedi 31 juillet en Avignon. Le festival Off s'achève, trois jours après les dernières planches du In. Le bilan est plutôt bon. Avignon. De notre envoyé spécial Impressionnant est un mot bien faible pour caractériser les résultats de ce festival de théâtre qui a animé la cité avignonnaise depuis le 5 juillet dernier. Pour le Off, tout s'achève ici par une parade gigantesque des troupes ayant participé à ce qui reste le plus grand rendez-vous mondial du spectacle vivant. Autrement dit, c'est aussi la plus grande concentration mondiale de compagnies indépendantes dans le monde. Chaque année, certains fustigent le nombre de spectacles proposés, mais régulièrement les faits réfutent cette critique. D'abord, parce que le Off est administré en véritable autogestion. Les lieux d'accueil (123 en 2010) sont entièrement libres d'accueillir les artistes qui les sollicitent, selon la ligne créatrice qu'ils donnent à leur espace. C'est ce que dit le président du festival Off, Greg Germain : « Le festival Off est à tout le monde ». Cette gestion utopique, dans la lignée des penseurs anarchistes du XIXe siècle, rencontre pourtant la rigueur capitaliste la plus féroce. Quoi qu'il en coûte aux jeunes troupes, être à Avignon permet de se frotter au public sur une longue durée de plus de 20 représentations, et de se battre pour imposer sa création afin d'attirer un public submergé par le choix. Mais cette lutte de « marches », est toujours conviviale, en témoigne la jovialité dans les rues. Si les entrées suffisent parfois à peine à compenser les frais engagés, ces représentations permettent - ce qui pour beaucoup est le plus important - d'être au contact des programmateurs, nombreux, et de la presse, dont le bilan 2010 fait état de la présence de plus de 3000 journalistes accrédités, venus de France, bien sûr, mais aussi du monde entier, dont l'Algérie, El Watan ayant décidé (depuis 2007) d'accorder quelques pages à cet événement. 40 000 cartes vendues Quelques chiffres concrets donnent une image de ce qui se vit à Avignon, avec le Off. « Plus de 40 000 cartes ont été vendues », a affirmé le président Germain lors de la conférence de presse de fin du Off. Sachant que chaque possesseur de carte va voir entre cinq et dix spectacles, faites le compte ! Cette carte, vendue 14 euros, permet des réductions sur chaque spectacle, de l'ordre de 6 à 9 euros (les spectacles coûtant entre 14 et 18 euros). « Ce chiffre nous assure d'une progression minimale de 5% par rapport à 2009 », indique-t-il. « De manière générale, la plupart des lieux du Off semblent avoir fait un peu mieux que l'année dernière, ce qui serait corroboré par le chiffre des ventes de cartes. Ce serait cependant une progression moins impressionnante que ces deux dernières années. Mais les 123 lieux du Off, proposent chaque jour au total plus ou moins 96 000 places à vendre ». Ce qui fait pour les 24 jours du festival Off au moins trois millions de spectateurs potentiels. Bien au-delà du festival In, l'officiel largement soutenu par les finances publiques. Le 27 juillet, dernier jour de l'événement, ses directeurs annonçaient 116 000 places vendues (sur 122 000 disponibles, soit un taux de remplissage de 90%). Enfin, un dernier mot pour signaler que le site Internet du Off est de plus en plus visible. « Près de 3 millions de pages lues entre le 27 juin et le 27 juillet, depuis 105 pays, soit une progression de… 50% ». Sur ce site, la nouveauté, cette année, est la possibilité d'y lire les articles de presse, dont ceux qu'El Watan a consacrés à l'événement. Nous vous proposerons, ces prochains jours, d'autres angles créatifs de ce festival, pour vous donner le goût, en 2011, de vacances culturelles enrichissantes au bord du Rhône.