La petite ville côtière de Tigzirt, située à quelque 40 km au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, s'est mise depuis début juillet à l'heure estivale. UUn juin maussade avait, en effet, fait craindre la désertion de la ville. Mais depuis, les juillettistes semblent bien profiter de la brise marine, de la plage et des sorties nocturnes. Partout, vous sont proposés une panoplie d'objets artisanaux et autres accessoires de plage. Ils y pullulent presque comme à Azeffoun, distante d'une trentaine de kilomètres plus à l'est. Pour les amoureux des glaces qui raffolent de la crème faite maison, il y a Merkitou. L'adage qui dit que tout ce qui est petit est mignon, s'applique parfaitement à ce petit local en face de la salle de cinéma de Tigzirt. Les machines tournent à plein régime. Cela ne désemplit pas. En plus des vestiges romains, cette échoppe représente l'âme de la ville. A voir les immenses constructions autour de ce minuscule local, le contraste est saisissant. N'est-ce pas une forme de résistance au tout-béton et autre calamité urbanistique de nos villes ? Rush nocturne De mémoire de Tigzirtois, l'on n'a jamais assisté mieux que cette année à un tel rush, surtout... nocturne. Si la journée est au bronzage ou autres virées aux vestiges séculaires de l'antique Iomunium, le soir, plus clément, et plus doux, est exclusivement réservé aux sorties en famille. Une virée au nouveau port de Tigzirt, à partir de 21h, vous renvoie l'image d'une jeunesse avide d'évasion. Les uns se baladent, tandis que d'autres, les enfants surtout, se pressent au niveau de l'aire de jeux qui leur a été réservé à cet effet avec toboggans, balançoires, etc... Ces instants d'amusements, de farniente, ces cris de joie vous font chaud au cœur. Le décor, la nuit, est un mélange de subtiles lumières. La dose romantisme est garantie. Plus loin, vers la Grande Plage, toujours ce paysage lumineux qui domine. Nonobstant le stress hydrique, les visiteurs auront le loisir de se requinquer le moral et de jouir pleinement de leurs vacances. Côté animation, la date du 5 juillet, qui avait coïncidé avec le 48e anniversaire de l'indépendance, avait été le prélude à quelques représentations artistiques. Le Festival arabo-africain était aussi passé par là. Des troupes de danses folkloriques venues de Syrie, de Guinée, d'Illizi, de Tunisie avaient contribué au brassage culturel certain de cette vaste terre africaine. Chérif Hamani avait partagé la scène avec les artistes de la jeune génération. Ils ont réussi le pari fou de rassembler plusieurs milliers de personnes sur les lieux pour des moments de liesse et de transes. La totale. Chacun à sa manière avait donné une empreinte culturelle à ce petit coin paradisiaque. Ces manifestations s'étaient déroulées « sans aucun incident » précise S. Bourti, adjoint au maire qui couve le rêve de pérenniser ces galas tout au long de l'été. « Il est temps que Tigzirt sorte de sa torpeur » lâche-t-iI. Pour cela, il estime que « les organismes concernés doivent y contribuer davantage pour briser le mur de la peur ». Côté gastronomie, outre le bon accueil, il y a un peu de tout et à différents prix pour titiller les papilles. Les restaurants, ouverts jusqu'à minuit, proposent diverses saveurs. Les fruits de mer et le poisson restent les plus prisés. C'est l'été !